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Meu amor é marinheiro — Amália Rodrigues, Alain Oulman, Manuel Alegre

13 octobre 2012

Ce billet fait suite à : Amália Rodrigues, Tosca portugaise

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Il est assez facile de filer cette métaphore d’Amália-Tosca. Salazar serait le cruel et pervers baron Scarpia, invitant — à la manière des tyrans — sa Tosca lisboète à participer à son propre triomphe (l’inauguration du pont sur le Tage en 1966), tandis que Cavaradossi (le compositeur Alain Oulman) est retenu dans ses geôles (la prison de Caxias) pour faits d’activisme contraires au régime. Et Amália intervient pour le faire libérer (c’est vrai, elle l’a fait). Tu vois, on est bien à l’acte 2 de l’opéra de Puccini.

— Si on veut. Elle ne s’est pas jetée du haut du château Saint-Ange, Amália, que je sache.

Elle a été à deux doigts de le faire depuis un gratte-ciel new-yorkais.

— C’est quoi cette histoire, tu sors ça d’où ?

De sa biographie filmée*, c’est elle-même qui le dit. C’était au début des années 80. Elle est allée à New York dans le dessein bien arrêté de se suicider.

— C’est un vrai roman…

Non, c’est la vie telle qu’elle est dite. Un roman qui s’inspirerait de la vie d’Amália pourrait commencer ce jour-là de l’inauguration du pont, le 6 août 1966. Ce roman ferait d’Alain Oulman l’amant d’Amália, ça se fait dans les romans. Du moins, il le laisserait envisager, il laisserait se former cette hypothèse dans la conscience du lecteur comme vraisemblable, finalement la seule à même d’expliquer les faits de la fiction.

The Art of Amália (2000), Bruno de Almeida, réalisateur.

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La vie réelle n’a probablement pas suivi ce chemin-là, mais Amália a bien été priée de chanter à la cérémonie de l’inauguration du « pont Salazar », de même qu’Alain Oulman, bien que de nationalité française a été emprisonné sur ordre de la terrible PIDE la même année (mais en février).

Amália recevait chez elle régulièrement des poètes dont l’opposition au régime, parfois militante, était notoire (Ary dos Santos, David Mourão-Ferreira, Natália Correia ; voir le billet Amália Rodrigues et alii — Cantigas d’amigos (1971). Édition 2012). Elle chantait leurs textes, dont la dimension protestataire était parfois flagrante.

Interrogée à maintes reprises sur sa compréhension de la portée politique de ces poèmes, elle a toujours dit, sans varier, qu’elle lui échappait. Qu’elle les chantait parce qu’elle les trouvait beaux, c’est tout. Admettons. Cependant elle devait bien avoir conscience du risque qu’elle courait en les chantant, du moins ceux qui étaient interdits. Car elle les maintenait à son répertoire aussi bien sur scène qu’à la télévision.

Em Paris, levado pelo Alain, conheci o Manuel Alegre. Um dia não sei quem disse-me que o Manuel Alegre estava proibido, que não podia ser cantado na televisão. Tínhamos que dar um programa para saberem se podíamos ou não cantar o que escolhíamos, poque havia uma censura dentro da televisão. Mas eu, que nunca tive programas certos, nunca respeitei isso. Dava uns programas e depois cantava outros. Gravei um programa para a televisão, no Teatro Maria Matos e cantei o Meu Amor é Marinheiro [23 de Abril de 1974]. Cantei porque gostava do fado, e porque achava que não tenha medo nenhum de cantar aquele fado, que era tão bonito e não fazia mal a ninguém. Dei um programa para a televisão e depois apeteceu-me e cantei aquele, que não estava no programa.
Vítor Pavão dos Santos. Amália, uma biografia. 2a ed. Lisboa : Presença, 2005. ISBN 972-23-3468-9. P. 151.

À Paris, Alain [Oulman] m’a fait rencontrer Manuel Alegre. Un jour, je ne sais plus qui m’a dit que Manuel Alegre était interdit, qu’on ne pouvait pas le chanter à la télévision. À la télévision il fallait remettre un programme à l’avance pour savoir si on pouvait ou non chanter ce qu’on avait prévu, à cause de la censure. Mais moi, qui n’ai jamais eu de programme arrêté, je n’ai jamais respecté ça. Je donnais des programmes, et puis je chantais autre chose. J’ai enregistré une émission pour la télévision au théâtre Maria Matos et j’ai chanté Meu Amor é Marinheiro [23 avril 1974]. Je l’ai fait parce que j’aimais ce fado et je ne voyais pas pourquoi on aurait eu peur de le chanter vu qu’il était tellement beau et qu’il ne faisait de tort à personne. J’avais remis un programme, et puis j’ai eu envie de chanter ce fado-là, qui n’était pas sur le programme.
Vítor Pavão dos Santos. Amália, uma biografia. 2a ed. Lisboa : Presença, 2005. ISBN 972-23-3468-9. P. 151. Traduction L. & L.

Manuel Alegre (né en 1936), poète et opposant au régime salazariste, avait été emprisonné en Angola pendant la guerre coloniale. Peu après son retour à Lisbonne, en 1964, il avait été contraint à la clandestinité et à l’exil, d’abord en France, puis en Algérie (voir Canção com lágrimas — Manuel Alegre, Adriano Correia de Oliveira). Rentré au Portugal quelques jours après la Révolution des œillets, il y mène depuis une carrière d’homme politique.

Meu amor é marinheiro est est une chanson dont Alain Oulman a composé la musique alors qu’il était détenu dans la prison de Caxias en 1966. On en trouve les premières ébauches dans le cahier de notes daté Caxias, 21 février 1966 reproduit en fac-similé dans le catalogue de l’exposition As mãos que trago : Alain Oulman 1928-1990 (Lisbonne, Museu do Fado, 2009). Les paroles sont constituées de sept strophes (ou huit selon les versions) extraites de Trova do amor lusíada, longue ode à la liberté écrite par Manuel Alegre lors de son propre emprisonnement.

Le Portugal y est personnifié par une femme ayant « dans la bouche un goût de saudade / et des cheveux où se lèvent / les vents et la liberté ». Son amoureux est un marin, qui vit « au loin / là où croisent les navires », et qui tient ce discours à sa bien-aimée : « un jour je reviendrai / dans les eaux de nos fleuves, / je passerai dans les villes / comme le vent sur les grèves, / et j’ouvrirai toutes les fenêtres, / et j’ouvrirai toutes les prisons ».

D’inspiration sébastianiste patente (le sébastianisme est le mythe du retour providentiel du roi Sébastien 1er, apparaissant par surprise, comme un messie, pour mettre fin à tout jamais au malheur du Portugal), par exemple dans ce passage :

Sei que um dia ele virá
Assim muito de repente
Como se o mar e o vento
Nascessem dentro da gente

Como se um navio entrasse
De repente na cidade
Trazendo a voar nos mastros
Bandeiras de liberdade.
Manuel Alegre (1936- ). Trova do amor lusíada (extrait). Dans : Praça da canção (1965).

Je sais qu’un jour il viendra
Apparaissant soudain, et ce sera
Comme si la mer et le vent
Naissaient au-dedans des gens

Comme si soudain un navire
Surgissait dans la ville
Faisant claquer à ses mâts
Les drapeaux de la liberté
Manuel Alegre (1936- ). Trova do amor lusíada (extrait). Dans : Praça da canção (1965). Traduction L. & L.

le poème évoque aussi bien sûr la chanson Die Seeräuber Jenny (Jenny des corsaires) de L’opéra de quat’sous de Brecht :

Und ein Schiff mit acht Segeln
Und mit fünfzig Kanonen
Wird liegen am Kai.
[…]
Und das Schiff mit acht Segeln
Und mit fünfzig Kanonen
Wird beflaggen den Mast.
Bertolt Brecht (1898-1956). Die Seeräuber-Jenny (extrait). Dans : Die Dreigroschenoper (1928).

Et un bateau à huit voiles
Armé de cinquante canons
Se trouvera à quai.
[…]
Et le bateau aux huit voiles
Et aux cinquante canons
Pavoisera son mât.

Les deux strophes transcrites plus haut ne sont pas retenues dans la chanson, qui n’en est pas moins extrêmement explicite. On comprend que la censure ait froncé les sourcils.

Le premier enregistrement publié de Meu amor é marinheiro est celui qui figure sur l’album Cantigas numa língua antiga (1977). Cependant Amália en avait enregistré une première version dès 1970, restée inédite jusqu’en 2010. Elle avait dès lors intégré la chanson à son répertoire de scène. Ici en France, en 1973 :

Amália Rodrigues. Meu amor é marinheiro / Manuel Alegre, paroles ; Alain Oulman, musique ; Amália Rodrigues, chant ; instrumentistes non identifiés. France, janvier 1973.

L’anecdote de l’émission de télévision du 23 avril 1974 (la Révolution des œillets, comme on sait, est déclenchée le lendemain à minuit) est rapportée d’une manière un peu différente par Vítor Pavão dos Santos, le biographe d’Amália :

No dia 23 de Abril de 1974, Amália Rodrigues era convidada de honra do programa televisivo « 25 Milhões de Portugueses », apresentado por Henrique Mendes e Glória de Matos. Nessa altura, Amália cantava por todo o lado « Meu amor é marinheiro », versos de Manuel Alegre, então exilado em Argel, com música de Alain Oulman, e embora lhe tenham dito que a cantiga estava proibida na televisão, como gostava muito dela, cantou, ficou gravado e pronto a ir para o ar. Pos veio a revolução e a primeira coisa que fizeram na RTP, nessse período do maior oportunismo, foi destruir tal programa, de que não ficou rasto.

Vítor Pavão dos Santos. Livret de l’album Com que voz (iPlay, 2010), p. 42.

Le 23 avril 1974, Amália Rodrigues était l’invitée d’honneur de l’émission de télévision « 25 Milhões de Portugueses » [25 millions de Portugais], présentée par Henrique Mendes et Glória de Matos. À cette époque, Amália chantait dans ses concerts « Meu amor é marinheiro », paroles de Manuel Alegre, alors exilé à Alger, musique d’Alain Oulman, et bien qu’on lui ait fait savoir que la chanson était interdite à la télévision, comme elle lui plaisait beaucoup elle l’a chantée, l’émission a été enregistrée telle quelle, prête à être diffusée. Puis la révolution s’est produite, et la première chose qu’ils aient faite à la RTP [Radio télévision portugaise], dans cette période d’opportunisme exacerbé, fut de détruire ladite émission, dont il ne reste aucune trace.

Vítor Pavão dos Santos. Livret de l’album Com que voz (iPlay, 2010), p. 42. Traduction L. & L.

Amália Rodrigues. Meu amor é marinheiro / Manuel Alegre, paroles ; Alain Oulman, musique ; Amália Rodrigues, chant ; José Fontes Rocha, guitare portugaise ; Martinho d’Assunção, guitare. Extrait de Cantigas numa língua antica, 1977.

Écouter cette version 1977 sur Deezer

Voici le poème Trova do amor lusíada dans son entier. Sont chantées dans la version de 1970, les strophes 6, 7, 9, 3, 12, 13, 16, 20, dans cet ordre. Dans la version de 1977 les mêmes, sauf la 16e.

1. 1.
Meu amor é marinheiro
quando suas mãos me despem
é como se o vento abrisse
as janelas do meu corpo.
Mon amour est un marin
Ses mains lorsqu’elles me dévêtent
Sont comme un vent qui ouvre
Les fenêtres de mon corps.
2. 2.
Quando seus dedos me tocam
é como se no meu sangue
nadassem todos os peixes
que nadam no mar salgado.
Quand ses doigts me touchent
C’est comme si dans mon sang
Nageaient tous les poissons
Qui nagent dans la mer salée.
3. 3.
Meu amor é marinheiro.
Quando chega à minha beira
acende um cravo na boca
e canta desta maneira
Mon amour est un marin
Lorsqu’il aborde à mon rivage
Un œillet s’allume à sa bouche
Et voici ce qu’il chante :
4. 4.
Eu sou livre como as aves
e passo a vida a cantar
coração que nasceu livre
não se pode acorrentar.
Je suis libre comme les oiseaux
ma vie se passe à chanter
Personne ne peut enchaîner
un cœur qui est né libre.
5. 5.
Trago um navio nas veias
eu nasci para marinheiro
quem quiser pôr-me cadeias
há-de matar-me primeiro.
J’ai un navire dans les veines
Je suis né pour être marin
Celui qui voudra m’enchaîner
Devra d’abord me tuer.
6. 6.
Meu amor é marinheiro
e mora no alto mar
seus braços são como o vento
ninguém os pode amarrar.
Mon amour est un marin
Sa demeure c’est le large
Ses bras sont comme le vent
Nul ne peut les amarrer
7. 7.
Quando chega à minha beira
todo o meu sangue é um rio
onde o meu amor aporta
seu coração – um navio.
Lorsqu’il aborde à mon rivage
Le sang de mon corps est un fleuve
Où mon amour accoste
Et son cœur est un navire
8. 8.
Meu amor disse que eu tinha
uns olhos como gaivotas
e uma boca onde começa
o mar de todas as rotas.
Mon amour a dit que mes yeux
Sont comme des mouettes
Et que dans ma bouche commence
L’océan de tous les voyages
9. 9.
Meu amor disse que eu tinha
na boca um gosto a saudade
e uns cabelos onde nascem
os ventos e a liberdade.
Mon amour a dit que j’ai
À la bouche un goût de saudade
Et que dans mes cheveux se lèvent
Les vents et la liberté
10. 10.
Meu amor falou-me assim:
Ó minha pátria morena
Meu país de sal e trevo
Meu cravo minha açucena
Mon amour m’a dit ceci :
Ô ma patrie brune
Mon pays de sel et de trèfle
Mon œillet mon lis
11. 11.
Vale mais ser livre um dia
Lá nas ondas do mar bravo
Do que viver toda a vida
Pobre triste preso escravo
Mieux vaut être libre un jour
Dans les vagues d’une mer mauvaise
Que de vivre une vie entière
Pauvre triste prisonnier esclave
12. 12.
Eu vivo lá longe longe
Onde passam os navios
Mas um dia hei-de voltar
Às águas dos nossos rios
Je vis là-bas au large
Là où croisent les navires
Mais un jour je reviendrai
Dans les eaux de nos fleuves
13. 13.
Hei-de passar nas cidades
Como o vento nas areias
E abrir todas as janelas
E abrir todas as cadeias
Je passerai dans les villes
Comme le vent sur les grèves
J’ouvrirai toutes les fenêtres
J’ouvrirai toutes les prisons
14. 14.
Hei-de passar a cantar
Pelas ruas da cidade
Erguendo na mão direita
A espada da liberdade.
Je passerai en chantant
Dans les rues de la ville
Tenant levé dans la main droite
Le glaive de la liberté
15. 15.
Ó minha pátria morena
Meu país de trevo e sal
Sou marinheiro e não esqueço
Que nasci em Portugal.
Ô ma patrie brune
Mon pays de sel et de trèfle
Je suis marin et je me souviens
Que je suis né au Portugal.
16. 16.
Assim falou meu amor
Assim falou-me ele um dia
Desde então eu vivo à espera
Que volte como dizia.
Voilà ce que m’a dit mon amour
Voilà ce qu’il m’a dit un jour
Et depuis lors je vis
Dans l’attente de son retour
17. 17.
Eu creio no meu amor
Meu amor é marinheiro
Quem quiser pôr-lhe cadeias
Há-de matá-lo primeiro.
J’ai foi en mon amour
Mon amour est un marin
Celui qui voudra l’enchaîner
Devra d’abord le tuer.
18. 18.
Sei que um dia ele virá
Assim muito de repente
Como se o mar e o vento
Nascessem dentro da gente
Je sais qu’un jour il viendra
Apparaissant soudain, et ce sera
Comme si la mer et le vent
Naissaient au-dedans des gens
19. 19.
Como se um navio entrasse
De repente na cidade
Trazendo a voar nos mastros
Bandeiras de liberdade.
Comme si soudain un navire
Surgissait dans la ville
Faisant claquer à ses mâts
Les drapeaux de la liberté
20. 20.
Meu amor é marinheiro
E mora no alto mar.
Coração que nasceu livre
Não se pode acorrentar.
Mon amour est un marin
Sa demeure c’est le large
Personne ne peut enchaîner
un cœur qui est né libre.
Manuel Alegre (1936- ). Trova do amor lusíada (extrait). Dans : Praça da canção (1965).
Manuel Alegre (1936- ). Trova do amor lusíada (extrait). Dans : Praça da canção (1965). Traduction L. & L.

………………

Voici les deux versions enchaînées, celle de 1970 puis celle de 1977 :

Amália Rodrigues. Meu amor é marinheiro (1970) / Manuel Alegre, paroles ; Alain Oulman, musique ; Amália Rodrigues, chant ; José Fontes Rocha, guitare portugaise ; Pedro Leal, guitare. Enregistré le 7 octobre 1970. Extrait de Com que voz, édition 2010.
Amália Rodrigues. Meu amor é marinheiro (1977) / Manuel Alegre, paroles ; Alain Oulman, musique ; Amália Rodrigues, chant ; José Fontes Rocha, guitare portugaise ; Martinho d’Assunção, guitare. Extrait de Cantigas numa língua antica, 1977.

L. & L.

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Amália Rodrigues (1920-1999)
Cantigas numa língua antiga (1977)

Amália Rodrigues -- Cantigas numa lingua antiga (1977)Cantigas numa língua antiga / Amália Rodrigues, chant ; José Fontes Rocha, guitare portugaise ; Martinho d’Assunção, guitare.
Enregistrement : Paço d’Arcos (Portugal), studios Valentim de Carvalho.

Alfama / José Carlos Ary dos Santos, paroles ; Alain Oulman, musique
Rosa Vermelha / José Carlos Ary dos Santos, paroles ; Alain Oulman, musique
Meu amigo está longe / José Carlos Ary dos Santos, paroles ; Alain Oulman, musique
Gondarém / Pedro Homem de Mello, paroles ; Alain Oulman, musique
Amêndoa Amarga / José Carlos Ary dos Santos, paroles ; Alain Oulman, musique
O meu é teu / José Carlos Ary dos Santos, paroles ; Alain Oulman, musique
Abril / Manuel Alegre, paroles ; Alain Oulman, musique
Meu amor é marinheiro / Manuel Alegre, paroles ; Alain Oulman, musique
Mal aventurado / Bernardim Ribeiro ; Alain Oulman, musique
Perdigão / Luís Vaz de Camões ; Alain Oulman, musique
As facas / Manuel Alegre, paroles ; Alain Oulman, musique
A minha terra é Viana / Pedro Homem de Mello, paroles ; Alain Oulman, musique

1ère publication : Lisboa : Valentim de Carvalho, 1977. — 1 disque 33 t.

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