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Un monsieur me suit dans la rue • Piaf, Barbara

4 juin 2022

Vraiment, une étonnante chanson.

Un monsieur me suit dans la rue n’a pas été créée par Édith Piaf, qui l’a rendue célèbre en 1944, mais par Christiane Néré, ou Nérée (1908-1995), actrice et chanteuse à la voix de soprano léger qui l’avait enregistrée l’année précédente. La chanson a ensuite été reprise par Barbara dans son premier album Barbara à L’Écluse (1959).

Édith Piaf (1915-1963)Un monsieur me suit dans la rue. Jean-Paul Le Chanois, paroles ; Jacques Besse, musique.
Édith Piaf, chant ; accompagnement d’orchestre ; Guy Luypaerts, direction.
Enregistrement : Paris, 27 janvier 1944. France, ℗ 1944.

Barbara (1930-1997)Un monsieur me suit dans la rue. Jean-Paul Le Chanois, paroles ; Jacques Besse, musique.
Barbara, chant, piano ; Freddy Balta, accordéon .
Extrait de l’album : Barbara à l’Écluse. Enregistrement : Paris, studio Jenner, de février 1958 à fin janvier 1959. France, ℗ 1959.

Les paroles diffèrent de la version de Piaf à celle de Barbara, surtout dans le dernier couplet. Ci-dessous, le texte tel qu’il est chanté par Barbara.

J’étais une petite fille,
Du moins je le croyais.
J’portais des espadrilles,
J’avais encore mes jouets.
Mais un jour dans la rue
En sortant de l’école,
Je vois un inconnu
Qui, à mes pas, se colle.

Un monsieur me suit dans la rue,
J’en avais rêvé bien souvent
Et je suis d’avance tout émue.
Qu’est-ce qui va s’passer maintenant ?
Quand on me suivrait dans la rue,
J’pensais qu’ce serait épatant,
Quand on me suivrait dans la rue, dans la rue.
Ce n’était qu’un vieux dégoûtant.

Le cœur a ses mystères :
Je m’suis prise de passion
Pour un homme, un gangster,
Qu’a de la conversation ;
Et quand je vais chez lui,
Je dois faire attention.
Je sais qu’on le poursuit
Pour le mettre en prison.

Voilà qu’on me suit dans la rue,
Gros soulier qui marche en criant.
Pourvu qu’on n’m’ait pas reconnue !
J’ai peur que ce soit deux agents.
J’enfile des rues et des rues
Mon Dieu, ça devient inquiétant.
Tout le monde me suit toujours dans la rue, dans la rue,
Que vais-je faire maintenant ?

Je suis tombée malade
Dans un grand lit tout blanc,
Le cœur en marmelade,
Mon pauvre front brûlant.
Un monsieur me demande :
« Voulez-vous le bon Dieu ? »
Moi je préfère attendre,
Des fois que j’irais mieux.

J’vois tout le monde qui m’suit dans la rue,
Les hommes saluent, déférents.
C’est pour moi, j’l’aurais jamais cru
Que les femmes se signent en passant.
J’vois tout le monde qui m’suit dans la rue,
Devant moi marchent deux enfants.
On ne me suivra jamais plus dans la rue,
Car je m’en vais les pieds devant.
Jean-Paul Le Chanois (1909-1985). Un monsieur me suit dans la rue (1943).

Les versions de Piaf et de Barbara s’éloignent l’une comme l’autre de la version originale de Christiane Néré (1943), dans laquelle la mort de la narratrice n’est qu’un cauchemar dont elle se réveille — et que voici.

Christiane Néré (1908-1995)Un monsieur me suit dans la rue. Jean-Paul Le Chanois, paroles ; Jacques Besse, musique.
Christiane Néré (« Nérée » sur l’étiquette du disque), chant ; accompagnement d’orchestre ; Marius Costes, direction.
France, ℗ 1943.

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