« Le fado, une histoire méconnue » : Agnès Pellerin à la médiathèque de Toulouse
Le fado, une histoire méconnue — Rio Loco 2012 (dimanche 10 juin, 16h00, médiathèque José Cabanis, Toulouse).
Voir sur le site de Rio Loco 2012
Voir sur le site des bibliothèques de la Ville de Toulouse
Voir la biographie d’Agnès Pellerin sur le site des éditions Chandeigne
História do fado (partition), sans date. Source : Museu do fado (Lisbonne)
Une histoire méconnue en effet, voire inconnue, et pourtant passionnante tant elle est en résonance avec l’histoire du Portugal, des liens de ce pays avec ses anciennes colonies et de sa société. Si le fado en tant que genre musical n’est attesté que depuis la première moitié du XIXe siècle, il s’est constitué à partir de formes antérieures, certaines portugaises comme la modinha, d’autres d’origine africaine (Angola) parvenues à Lisbonne soit par l’intermédiaire du Brésil soit directement (le lundum). Certains auteurs y ajoutent les cantigas de amigo du Moyen Âge (voir Amália Rodrigues et alii — Cantigas d’amigos (1971)).
Plus près de nous, les vicissitudes du fado pendant les années de l’Estado novo (la période salazariste) et après la Révolution des Œillets du 25 avril 1974, avec en parallèle le destin particulier d’Amália Rodrigues qui en était la figure emblématique durant toute cette période, témoignent à leur manière de l’histoire des mentalités dans le Portugal du XXe siècle.
Le renouveau du genre, qui bat actuellement son plein, n’est pas moins intéressant. Il a débuté dès les années 1980, par la réhabilitation complète (et officielle) d’Amália, vilipendée après 1974, mais à nouveau triomphante et pleurée par la nation à sa mort en 1999, puis avec l’apparition vers 1990 de chanteurs comme Mísia et Paulo Bragança (voir Mísia, José Fialho, Paulo Bragança).
Inaccessible à toute forme de contrainte artistique, indifférente au traditionalisme en matière de fado (voire méprisante à l’égard des défenseurs d’une prétendue pureté de la « chanson nationale »), Amália Rodrigues avait depuis toujours coloré son répertoire d’influences « étrangères » (celle de la chanson française n’est d’ailleurs pas la moindre d’entre elles). Elle a été critiquée pour cela, comme elle l’a été pour avoir ouvert son fado aux poètes les plus éminents du Portugal, parmi lesquels Luís de Camões (voir Amália et Camões 1, 2 et 3).
Certains fadistes contemporains retournent au contraire à la tradition du fado des premières décennies du XXe siècle, mais tiennent compte de l’apport d’Amália quant à la qualité des textes, sollicitant parfois des poètes ou des écrivains contemporains (Camané, Aldina Duarte, …). D’autres constituent leur répertoire dans une totale liberté, à l’instar de leur glorieuse aînée. Parmi ceux-ci, certains retrouvent à leur façon les anciennes racines afro-brésiliennes du fado (Lula Pena, António Zambujo).
L. & L.
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Pellerin, Agnès (née en 1977)
Le fado (2003). Édition 2009
Le fado / Agnès Pellerin. — 2e édition, revue et augmentée. — Paris : Chandeigne, 2009. — 1 volume (255 p.) : illustré, couverture illustrée ; 18 cm + 1 disque compact.
(Série Lusitane).
Suivi d’une anthologie bilingue de 47 fados traduits par Nicole Siganos et d’un CD-audio, réalisé en coédition avec les Carnets Nomades de Colette Fellous (France-Culture), enregistré à Lisbonne en 2003.
ISBN 978-2-915540-51-2. — EAN 9782915540512
Voir cet ouvrage dans le catalogue des bibliothèques de la Ville de Toulouse, dans Archipel, le catalogue des bibliothèques de l’Université de Toulouse.
De larges extraits de ce livre sont accessibles en ligne (Google Books).
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Voir aussi :
- Pellerin, Agnès. Le fado ou l’incise du destin (2009). Dans : La pensée de midi 2/2009 (N° 28), p. 44-52. — Accessible en ligne. Consulté le 8 juin 2012.
- Brito, Joaquim Pais de ; Frias, Anibal, trad. Le fado : ethnographie dans la ville (2001). Dans : Recherches en anthropologie au Portugal, n°7 – 2001. La ville sensible. p. 103-120. — Accessible en ligne. Consulté le 8 juin 2012.
- Fado : matar saudades (2007)
Fado : matar saudades / compilé par Agnès Pellerin. — France : Wagram, 2007. — 2 disques compacts.
CD 1 : Fado em mi menor / Armandinho. Anda a saudade bem alto / Lucília do Carmo. Belos tempos / Fernando Farinha. Tia Macheta / Berta cardoso. Biografia do fado / Carlos Ramos. Naquela azenha velhinha / Lucília do Carmo. Leilão na casa da Marquinhas / M. Domingos, H. silva & Rodrigo. Carmencita / Amália Rodrigues. Lugar vazio / Hermínia Silva. Um fadista jà cansado / Manuel Domingos. Cama vazia / Manuel Fria. Lenda das algas / Celeste Rodrigues. A ultima tourada real em Salvaterra / Rodrigo. O Embuçado / João Ferreira Rosa. Requiem por um morgado / João Casanova.
CD 2 : Fado dos dois tons / Maria Silva. Olhos fatais / Alfredo Duarte Marceneiro. Fado Menor / Maria Teresa de Noronha. Ponto final / Carlos zel. Nova Feira da ladra / Carlos do Carmo. Eu preciso de te ver / Beatriz da Conceição. Escada sem corrimão / Camané. Ai, meu amor se bastasse / Aldina Duarte. Medo / Amália Rodrigues. Não posso / Camané. Amor de mel, amor de fel / Kátia Guerreiro. Fado Laranjeiro / Hélder Moutinho. Recusa / Mariza. Memórias de uma partida / Pedro Moutinho. Variações em lá menor / Armandinho.
Wagram roots 3127622. — EAN 3596971276225
Voir cet album dans le catalogue des bibliothèques de la Ville de Toulouse
comme je regrette de ne pas y être… à Toulouse. Merci pour ces infos et cette super documentation.