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L’été 19

1 septembre 2019

Durant cet intervalle, il régna sur l’île un été immuable et splendide ; cependant que, dans la Maison des « guaglioni », le temps mûrissait, obscur et inconstant, s’acheminant vers la tempête finale…
Elsa Morante (1912-1985). L’île d’Arturo. Traduit de L’isola di Arturo (1957) par Michel Arnaud (1963). L’île d’Arturo : mémoires d’un adolescent, Gallimard, impr. 2018 (Folio ; 1076), ISBN 978-2-07-037076-4, page 436.

Durante quell’intervallo, sull’isola regnò un’estate ferma e stupenda ; mentre che nella Casa dei guaglioni il tempo maturava, oscuro e inconstante, verso la tempesta finale…
Elsa Morante (1912-1985). L’isola di Arturo (1957). L’isola di Arturo, Einaudi, 2014 (ET Scrittori), ISBN 978-88-06-22264-2, page 275.

Toute la nuit ce vent a hurlé, sous les portes, dans les failles des murs, dans la tête, les vallées, le cœur, le sommeil. […] Des gens ont parlé, ils avaient peur, ils ont dit : c’est le bruit des convois, c’est celui de la guerre. Ils voyaient dans les plaintes du vent des signes de l’Est, ces signes de mort, vous savez comme ils sont, comme nous sommes, dans quel trouble de nos esprits, dans quel oubli, toujours, de toute raison, comment nous sommes toujours prêts à rejoindre la caverne noire de notre peur des loups. Mais non, ce n’était rien, rien que bruits de la mer et du vent. Et vous voyez, le soleil s’est levé sur le monde.
Marguerite Duras (1914-1996). L’été 80 (1980). Dans : Œuvres complètes III / Marguerite Duras, Gallimard, impr. 2014 (Bibliothèque de la Pléiade ; 596), ISBN 978-2-07-012229-5, page 838.

Bruno Martino (1925-2000) | Estate. Bruno Brighetti, paroles ; Bruno Martino, musique.
Bruno Martino, chant ; orchestre dirigé par Ib Glindemann. Italie, 1960. 1ère publication sous le titre : « Odio l’estate ».

Estate
Sei calda come i baci che ho perduto
Sei piena di un amore che è passato
Che il cuore mio vorrebbe cancellare

Été
Tu es chaud comme les baisers que j’ai perdus
Tu es plein d’un amour que je n’ai plus
Et que mon cœur voudrait oublier.
Odio l’estate
Il sole che ogni giorno ci donava
Gli splendidi tramonti che creava
Adesso brucia solo con furor

Je hais l’été,
Le soleil qu’il nous donnait chaque jour
Et qui formait de si beaux crépuscules
N’est plus à présent qu’une fureur qui brûle
Tornerà un altro inverno
Cadranno mille petali di rose
La neve coprirà tutte le cose
E il cuore un po’ di pace troverà

Un nouvel hiver viendra
Tomberont mille pétales de rose
Et la neige couvrira toute chose
Alors mon cœur un peu de paix retrouvera.
Odio l’estate
Che ha dato il suo profumo ad ogni fiore
L’ estate che ha creato il nostro amore
Per farmi poi morire di dolor

Je hais l’été
Qui a donné son parfum à chaque fleur
L’été qui a créé notre amour
Pour me faire ensuite mourir de douleur.

Bruno Brighetti (1926-2018). Estate (1960). Bruno Brighetti (1926-2018). Été, traduit de : Estate (1960) par L. & L.
2 commentaires leave one →
  1. Stefan permalink
    27 novembre 2019 18:48

    Les ,,guaglioni » qu’est-ce que c’est?

    • 27 novembre 2019 21:47

      Guaglione, c’est un mot napolitain qui veut dire plus ou moins « vaurien », « garnement »… Dans le roman d’Elsa Morante « L’isola di Arturo », la maison où vivent Arturo et son père, puis sa belle-mère, est presque un personnage. Son précédent propriétaire ne permettait pas aux femmes d’y entrer. Il y donnait de temps à autre des fêtes exclusivement masculines, d’où ce surnom de « maison des guaglioni ».

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