Place de la Bourse. 2
- Fait suite à : Place de la Bourse
Il faudrait donner quelques renseignements sur ces deux personnages que nous ne connaissons pas encore, le pape et son Suisse Ifig. Après tout, bien que rien ne soit encore décidé à leur endroit, ils pourraient jouer un rôle dans la suite de l’histoire.
Ce pape est aveyronnais. Trois mois plus tôt son élection avait plongé les observateurs, ainsi d’ailleurs que le conclave lui-même et plus encore l’intéressé, dans la stupeur. C’est à dire que les deux ou trois favoris de la presse, qui certes comptaient chacun de zélés partisans, suscitaient tout autant, voire davantage, de rancœurs farouches. C’est ainsi que suite à certains conciliabules d’avant-conclave, le nom de l’anodin Jean-Paul Burguière (tel il se nomme dans le civil) était sorti des urnes au premier tour de scrutin en même temps que ceux de l’un des favoris et d’un autre cardinal considéré comme challenger, tandis que celui que la presse donnait généralement gagnant reçut trop peu de suffrages pour espérer se maintenir aux tours suivants. Au deuxième tour, le cardinal Burguière, que la plupart de ses collègues connaissait à peine mais à qui les résultats du premier tour conféraient soudain une forme de réalité, obtint les votes des partisans du favori évincé, éliminant ainsi le challenger. Le troisième tour lui apporta une confortable victoire sur celui des favoris resté en lice. Il paraît qu’à l’annonce du résultat final il fut pris d’un fou rire qui, passée la première surprise, se communiqua à la plus grande partie du conclave. Le spectacle de cette houle de soutanes pourpres prises d’une joie désordonnée sous le ciel glorieux de la chapelle Sixtine était ahurissant. Le nouveau pape prit pour nom de règne Bernard (Bernard 1er ? – Non, Bernard tout court) en hommage à son oncle qui le faisait monter avec lui sur le tracteur.
On fit donner la fumée blanche.
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Je vous visite souvent (dès que votre lettre arrive sur mon mail), je vous apprécie toujours, mais je ne le dis jamais… Alors, pour une fois, au début de cette histoire qui me détend et dont j’attends la suite, après toutes ces découvertes que vous nous offrez, nous, amoureux du fado entre autres, je vous dis merci et vous souhaite en excellente forme cette année encore. Continuez, vous nous faites du bien.
Merci, c’est trop gentil ! Je vais être obligé de la continuer alors, cette histoire…