Deux versions de Sei de um rio — Camané, Susana Travassos
Ce n’est pas à proprement parler un fado, plutôt une chanson. Une chanson posthume, que ni le compositeur (Alain Oulman, 1928-1990, celui qui n’a voulu écrire que pour Amália Rodrigues) ni le poète (Pedro Homem de Melo, 1904-1984) n’ont jamais entendue.
Elle est faite d’une mélodie inédite exhumée dans les archives d’Alain Oulman par son fils Nicholas Oulman, et confiée par ce dernier au fadiste Camané. Et c’est donc à Camané qu’on doit de l’avoir associée à un beau poème de Pedro Homem de Melo, continuant ainsi une courte liste de chansons signées des deux mêmes noms (Verde, verde ; Havemos de ir a Viana ; Cuidei que tinha morrido ; Fandangueiro ; Gondarém ; A minha terra é Viana et Prece, j’en oublie peut-être), toutes enregistrées par Amália au cours des années 1960 et 1970, puis en 1989 ou 1990 pour la dernière.
Ce Sei de um rio (Je connais un fleuve), Camané l’interprète évidemment à la manière d’un fado (dans son album Sempre de mim, 2008), comme l’aurait fait Amália à qui la musique était évidemment destinée. Cependant la version qu’en donnent la chanteuse portugaise Susana Travassos et le guitariste et compositeur brésilien Chico Saraiva quatre années plus tard est encore plus mélancolique, dans son dépouillement, avec le chant qui se refuse à l’expressivité.
Camané. Sei de um rio / Pedro Homem de Melo, poème ; Alain Oulman, musique ; Camané, chant ; José Manuel Neto, guitare portugaise ; Carlos Manuel Proença, guitare. Enregistrement audio extrait de : Camané, Sempre de mim, Portugal : EMI, ℗2008.
Vidéo : Bruno de Almeida, réalisation. Production : Arco Films, 2008.
Susana Travassos & Chico Saraiva. Sei de um rio / Pedro Homem de Melo, poème ; Alain Oulman, musique ; Susana Travassos, chant ; Chico Saraiva, guitare. Enregistrement audio extrait de : Chico Saraiva e Susana Travassos, Tejo-Tietê, Brésil : Delira Música, ℗2013.
Vidéo : Rubens Amatto, Mario Cassettari. 2012.
Sei de um rio…
Sei de um rio
Em que as únicas estrelas
Nele, sempre debruçadas
São as luzes da cidadeJe connais un fleuve…
Je connais un fleuve
Dans lequel les seules étoiles
Qui toujours se mirent
Sont les lumières de la ville.Sei de um rio…
Sei de um rio
Rio onde a própria mentira
Tem o sabor da verdade
Sei de um rioJe connais un fleuve…
Je connais un fleuve
Où même le mensonge
A le goût de la vérité
Je connais un fleuve…Meu amor, dá-me os teus lábios!
Dá-me os lábios desse rio
Que nasceu na minha sede!
Mas o sonho continua…Mon amour donne-moi tes lèvres
Donne-moi les lèvres de ce fleuve
Né de ma propre soif !
Mais le rêve se poursuit…E a minha boca (até quando?)
Ao separar-se da tua
Vai repetindo e lembrando
“– Sei de um rio… Sei de um rio…”Et ma bouche (jusqu’à quand ?)
Lorsqu’elle s’écarte de la tienne
Répète encore et se rappelle :
Je connais un fleuve, je connais un fleuve…Sei de um rio… Até quando? Je connais un fleuve – jusqu’à quand ? Pedro Homem de Melo (1904-1984). Sei de um rio.
Pedro Homem de Melo (1904-1984). Sei de um rio. Traduction L. & L.
Fantastique, comme toujours! Merci!
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