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Semblable aux pavés de la rue

24 avril 2013

Lei non andava col flusso della vita. Lei rimaneva ferma in mezzo alla vita. Lei era pietra, selciato nella vita. Lei era immobile, e tutto quanto era mobile passava su di lei. Lei, dura e muta, fatta per il passo degli altri. E così sarebbe sparita.
Anna Maria Ortese (1914-1998). Lo sgombero (1958). Dans : Silenzio a Milano (1958, revu 1986).

Elle n’accompagnait pas le flux de la vie. Elle restait immobile au milieu. Elle était pierre, pavé dans la vie. Elle était immobile, et tout ce qui bougeait lui passait dessus. Elle, muette et dure, faite pour le pas des autres. Et c’était ainsi qu’elle allait disparaître.
Anna Maria Ortese (1914-1998). Masa. Traduit de Lo sgombero (1958) par Bernard Simeone. Dans : La lune sur le mur : nouvelles. Verdier, 1991. P. 32.

Talvez que eu morra na rua
– Ínvia por mim de repente –
Em noite fria, sem Lua,
Irmão das pedras da rua
Pisadas por toda a gente!
Pedro Homem de Mello (1904-1984). Prece.

Je mourrai peut-être dans la rue,
— L’obstruant par ma chute –,
Par une nuit froide et sans lune,
Semblable aux pavés de la rue
Que foulent les passants.
Pedro Homem de Mello (1904-1984). Prière, traduit de : Prece par L. & L.

Amália Rodrigues. Prece / Pedro Homem de Mello, poème ; Alain Oulman, musique ; Amália Rodrigues, chant ; Carlos Gonçalves & Fontes Rocha, guitares portugaises ; Jorge Fernando, guitare classique ; Joel Pina, basse acoustique. Extrait de : Obsessão (1990).

Prece Prière
Talvez que eu morra na praia,
Cercado, em pérfido banho,
Por toda a espuma da praia,
Como um pastor que desmaia
No meio do seu rebanho…
Je mourrai peut-être sur une plage,
Cerné par l’écume de la mer
Et trahi par ses eaux
M’effaçant comme un berger
Au cœur de son troupeau.
Talvez que eu morra na rua
– Ínvia por mim de repente –
Em noite fria, sem Lua,
Irmão das pedras da rua
Pisadas por toda a gente!
Je mourrai peut-être dans la rue,
– L’obstruant par ma chute –,
Par une nuit froide et sans lune,
Semblable aux pavés de la rue
Que foulent les passants.
Talvez que eu morra entre grades,
No meio duma prisão
E que o mundo, além das grades,
Venha esquecer as saudades
Que roem o meu coração.
Je mourrai peut-être sous les verrous,
Au fond d’une prison,
Sans qu’au-delà des verrous,
Nul n’ai souci de la détresse
Qui me ronge le cœur.
Talvez que eu morra dum tiro,
Castigo de algum desejo.
E que, à mercê desse tiro,
O meu último suspiro
Seja o meu primeiro beijo…
Je mourrai peut-être d’une balle,
En châtiment d’un désir.
Et qu’à la faveur de cette balle
Mon premier baiser
Soit mon dernier soupir.
Talvez que eu morra no leito,
Onde a morte é natural,
As mãos em cruz sobre o peito…
Das mãos de Deus tudo aceito.
– Mas que eu morra em Portugal!
Je mourrai peut-être dans mon lit,
D’une mort naturelle,
Mains en croix sur le cœur…
Des mains de Dieu j’accepte toute mort,
Pourvu qu’elle me frappe au Portugal !
Pedro Homem de Mello (1904-1984). Prece.
Pedro Homem de Mello (1904-1984). Prière, traduit de : Prece par L. & L.

L. & L.

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