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Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Dandonáki], voix grecque

20 novembre 2011

Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Dandonáki]
Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Dandonáki] (1937-1998)

Il y a encore une semaine je ne connaissais rien d’elle, jusqu’à son existence. Ce n’est pas que je la connaisse aujourd’hui, mais il y a du moins de quoi commencer à susciter l’intérêt. Il suffit de l’entendre. Il suffisait de l’entendre dans O Μεγάλος Ερωτικός [O Megálos Erōtikós], ce cycle de chants d’amour composé par Μάνος Χατζιδάκις [Mános Hadjidakis] sur des poèmes de divers auteurs, dont Jours de 1903 de Cavafy.

Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Dandonáki] (1937-1998) — ce nom est parfois transcrit Fleury Dandonaki –, est une de ces grandes voix féminines que la Grèce semble engendrer par dizaines. On peut consulter sa notice dans Wikipédia à condition de lire le grec, ou comme moi se contenter de la très poétique traduction automatique de ladite notice et de ce billet d’un blog appelé Skip the Greek.

On apprend qu’ayant émigré aux États-Unis le temps d’y conduire des études littéraires, elle y mène également une activité d’actrice, et secondairement de chanteuse. C’est pourtant à l’occasion d’un remplacement dans la comédie musicale Jacques Brel is alive and well and living in Paris de Mort Shuman, en 1970 dans un théâtre de New York, que sa carrière véritable prend son essor. Mános Hadjidakis, assistant à l’une des représentations du spectacle, en est ébloui. Il en fera sa muse.

Elle s’est éteinte à l’âge de 60 ans seulement, d’une mort difficile, folie, cancer, oubli.

Dans cet enregistrement de 1971, on l’entend accompagnée au piano par Mános Hadjidakis dans un arrangement de Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná] (Les montagnes me font écho), un rebétiko de 1947 de Vassílīs Tsitsánīs (texte et traduction ci-dessous ; la 2e strophe n’est pas chantée, le refrain est intercalé entre les 2e et 3e vers de la 3e strophe) :

Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná] / Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Dandonáki], chant ; Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs], paroles et musique ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Hadjidakis], piano. 1971.

Αντιλαλούνε τα βουνά
Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά
περνούν οι ώρες θλιβερές
σ’ ένα παλιό ρολόι
κι εγώ τους αναστεναγμούς
τους παίζω κομπολόι

Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά

Εμπάφιασ’ απ’ τα ντέρτια μου
κι απ’ τα πολλά σεκλέτια μου
κουράγιο είχα στη ζωή,
μα τώρα που σε χάνω
θα είναι προτιμότερο για μένα να
πεθάνω

Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά

Στενάζω απ’ τις λαβωματιές
κι απ’ τις δικές σου μαχαιριές
λαβωματιές με γέμισες
και μ’ έφαγαν οι πόνοι
και στη φωτιά που μ’ έριξες,
τίποτα δε με σώνει
Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs] (1915-1984). Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta voudá] (1947). Source : http://www.stixoi.info.

Les montagnes me font écho
Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure
Les heures sombres s’écoulent
Sur une horloge fatiguée
Et j’égrène mes soupirs
Comme sur un chapelet.

Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure.

Je n’en peux plus de ma souffrance
Ni de mes tourments infinis
J’avais foi en la vie
Mais puisque je te perds
Il ne me reste
Qu’à mourir.

Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure.

Je gémis sous tes blessures
Sous tes coups de poignard
Je ne suis plus que blessure
Éperdue de douleur
Et de cette fournaise où tu m’as jetée
Nul ne peut me sauver.
Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs] (1915-1984). Les montagnes me font écho (1947). Traduction L. & L., à partir de la traduction italienne publiée dans : http://www.stixoi.info et de la traduction anglaise publiée dans : Dalaras Internet Community, l’une et l’autre consultées le 20 novembre 2011.

Par comparaison, écoute l’extraordinaire interprétation faite de ce même rebétiko par la grande Sotiría Béllou (voir Le fado des étrangers. 4, La Grèce (4)), dans un style évidemment beaucoup plus proche de l’original :

Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná] / Σωτηρία Μπέλλου [Sotiría Béllou], chant ; Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs], paroles et musique.

L. & L.

2 commentaires leave one →
  1. mireille permalink
    21 novembre 2011 21:41

    Je préfère la voix râpeuse de Sotiria Bellou.
    Ton coiffeur argentin me fait penser à cette très belle nouvelle (mal) traduite en français de Nikos Kavvadias « De la guerre » (Του πολέμου), où l’Argentine joue un grand rôle.

    A+

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