Fado et chanson napolitaine (1) — Dicitencello vuje / Amália et Roberto Murolo
On rapproche parfois la chanson napolitaine et le fado de Lisbonne, au point qu’un « jumelage » entre les deux traditions a eu lieu en 1994. Une initiative italienne, Lisbonne étant cette année-là capitale européenne de la culture.
On peut juger cette accointance quelque peu forcée. Quoi qu’il en soit, Roberto Murolo (1912-2003) et Amália, les deux stars respectives de l’un et l’autre genre ont eu l’occasion de chanter plusieurs fois ensemble sur des scènes italiennes et se connaissaient bien. Il se trouve que les derniers enregistrements d’Amália réalisés en studio et publiés sont deux duos avec Murolo pour l’album Anema e core de ce dernier (1995), deux chansons napolitaines choisies par elle : Anema e core (1950) et Dicitencello vuje (1930), qu’on peut entendre ici :
On se souvient qu’Amália avait enregistré une vingtaine d’années plus tôt un album de chansons traditionnelles italiennes (A una terra che amo, Columbia, 1973) parmi lesquelles deux chansons napolitaines (la Tarantella et le célèbre et très beau Canto delle lavandaie del Vomero).
L. & L.
‘A voglio bene…
‘A voglio bene assaje!
Dicitencello vuje
ca nun mm »a scordo maje.
E’ na passione,
cchiù forte ‘e na catena,
ca mme turmenta ll’anema…
e nun mme fa campá!…Je l’aime
Je l’aime tellement !
Dites-le lui, vous
Que je ne l’oublierai jamais.
C’est une passion,
Plus forte qu’une chaîne,
Qui me tourmente l’âme
Et m’empêche de vivre.Enzo Fusco, paroles ; Rodolfo Falvo, musique
On trouvera les paroles originales complètes avec leur traduction italienne sur ce site.