Fado da Loucura. 3. Miscellanées
- Fait suite à : Fado da Loucura. 1. « Sou do fado »
- Et à : Fado da Loucura. 2. « É loucura »
Un dernier petit quelque chose sur le Fado Loucura, qui semble si prisé des fadistes contemporains — surtout, cela a été dit, combiné au poème Sou do fado.
Après avoir rendu hommage à l’œuvre d’Amália Rodrigues (Amália, album de 2013), le pianiste de jazz Júlio Resende a tenu à célébrer le fado en général dans son album suivant, enregistré en public et publié en 2015 sous le titre Fado & further. Dans sa courte introduction au Fado Loucura, on l’entend faire référence à Carlos do Carmo avant de citer ces vers extraits de Sou do fado : « E se vocês / Não estivessem a meu lado, / Então, não havia fado, / Nem fadistas como eu sou! » (« Et si / Vous n’étiez pas à mes côtés, / Alors il n’y aurait pas de fado, / Ni de fadistes comme moi ! »).
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Júlio Resende • Fado Loucura / Sou do fado. Júlio Resende, improvisation ; Júlio Campos de Sousa, musique originale (Fado Loucura) ;.
Júlio Resende, piano. Enregistrement public, 2014 ou 2015.
Extrait de l’album Fado & further / Júlio Resende. Portugal : Edições Valentim de Carvalho, ℗ 2015.
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Amália vouait une très grande admiration à Oum Kalsoum et ne manquait pas de souligner la parenté qui, selon elle, unissait le fado et les musiques arabes. Elle aurait probablement été charmée par la performance de Ferdaous, jeune chanteuse marocaine originaire de Meknès, qui mélange le Fado loucura (Sou do fado) et une chanson sur un « mouachah » en langue arabe — dans un arrangement qui ne la sert guère.
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Ferdaous • Sou do fado. لما بدا يتثنى [Lamaa bada yatathanaa]. Frederico de Brito, paroles ; Júlio Campos de Sousa, musique (Fado Loucura).
Ferdaous, chant ; Karim Slaoui, arrangement. Enregistrement public, lieu et date non précisés.
Vidéo : aucune indication de production. 2018 (mise en ligne).
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Pour revenir vers le fado proprement dit, voici un exemple de réemploi de la musique originelle du Fado loucura sur un texte entièrement neuf, qui ne fait aucune référence au thème de la « folie ». Fernando Farinha (1929-1988), né dans le quartier de Bica, à Lisbonne, a chanté le fado dès l’enfance — ce qui lui a valu le surnom de « o miúdo da Bica » (« le môme de Bica »). Dans Belos tempos, dont il a écrit les paroles, il se souvient de cette « belle époque » et des maîtres du fado d’alors, au premier rang desquels le grand guitariste Armando Freire (1891-1946), dit Armandinho.
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Fernando Farinha (1929-1988) • Belos tempos. Fernando Farinha, paroles ; Júlio Campos de Sousa, musique (Fado Loucura).
Fernando Farinha, chant ; ensemble de guitares de Raúl Nery.
Portugal : Edições Valentim de Carvalho, ℗ 1960.
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Suite à vos deux précédents billets, je n’osais rappeler l’existence de l’interprétation de Farinha, de peur que vous me pensiez obnibulé par ce fadiste… Je suis ravi de voir que vous avez vous-même comblé la lacune ! Votre exploration permet par ailleurs de découvrir de belles choses (notamment la version de Mariamelia, que j’ignorais tout à fait). Merci à vous.
J’ai bien sûr pensé à vous !
Quant à la version de Mariamélia, qui me ravit autant que vous, je l’ai découverte à l’occasion de cette petite (et incomplète) exploration.
Fort bien ! J’en profite pour ajouter que je trouve ce format du billet « feuilleton » autour d’un fado traditionnel très réussi. J’espère que vous en ferez d’autres !
On recommence avec le bel canto lisboète. Ah, la Bica a bon dos.
Ce n’est pas ma tasse de thé, loin s’en faut 🙂