Amália, Alain Oulman — Soledad
Pois só ele explicaria
a quem teu destino serve
sem mágoa, nem alegria
para um coração tão breve
Présence merveilleuse, voix chaleureuse d’Amália, rayonnante et aimable, heureuse à ce qu’on voit. Son parler, son rire.
La scène a lieu en 1989. Il s’agit d’une séance de travail en studio pour Soledad, poème de Cecília Meireles, musique d’Alain Oulman, ici au piano. On en voit un bref extrait dans le DVD de Bruno de Almeida. The art of Amália. Le morceau a donné lieu à un enregistrement en studio, jamais publié en raison semble-t-il d’un contentieux juridique avec les héritiers de Cecília Meireles. Mais Amália a ensuite fréquemment chanté ce fado en public, comme ici à Milan :
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On sait les atteintes qu’a subies la voix d’Amália à partir du début des années quatre-vingt. Mais ici elle est impressionnante, elle porte fièrement ses 69 ou peut-être 70 ans. Comme Callas, elle a compensé le passage du temps sur ses cordes vocales par une présence encore plus vibrante, un chant encore plus émouvant, finalement plus beau. Comme le visage « dévasté » de Marguerite :
Un jour, j’étais âgée déjà, dans le hall d’un lieu public, un homme est
venu vers moi. Il s’est fait connaître et il m’a dit : « Je vous connais
depuis toujours. Tout le monde dit que vous étiez belle lorsque vous étiez
jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle
maintenant que lorsque vous étiez jeune, j’aimais moins votre visage de
jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté. »Marguerite Duras. L’Amant.
L. & L.