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Fado Pintadinho. 1. Maria Teresa de Noronha

4 décembre 2024

Ce fado a été composé pour Maria Teresa de Noronha, par son mari José António Sabrosa qui a su ici tirer profit de l’exceptionnelle agilité vocale de son épouse.

Maria Teresa de Noronha (1918-1993)Fado Pintadinho. José Mariano, paroles ; José António Sabrosa, musique ; Maria Teresa de Noronha, arrangement.
Maria Teresa de Noronha, chant ; Raul Nery, guitare portugaise ; Joaquim do Vale, guitare.
Enregistrement : Lisbonne, studio Valentim de Carvalho (Teatro Taborda), 1959.
Première publication : disque 45 t Pintadinho / Maria Teresa de Noronha. Portugal, Decca, ℗ 1959.

Eu vi outrora o luar
À porta de Santa Cruz
Era o silêncio a rezar
Avé Marias de luz

J’ai vu le clair de lune un soir
À la porte de Santa Cruz
Le silence semblait réciter
Des ave Maria de lumière
Fiquei na sombra discreta
E murmurei: Que primor!
Não és apenas poeta
Ó luar tu és pintor

Discrète, je me tenais dans l’ombre
Et murmurai : quelle splendeur !
Tu n’es pas que poète
Clair de lune, tu es peintre !
Passou o tempo voltei
Vi a mesma claridade
E fui eu que então rezei
Padre-nossos de saudade

Le temps a passé, j’y suis retournée
C’était la même clarté
Et c’est moi qui ai récité
Des Notre Père de saudade

José Mariano. Fado pintadinho (vers 1959).
José Mariano. Fado pintadinho (vers 1959), traduction L. & L.

Quelques fadistes après elle s’y sont aventurés, mais nul autre qu’elle n’a jamais réussi à interpréter ce fado ; certaines tentatives passent même la limite du ridicule.

C’est que le Pintadinho recèle, pour le ou la fadiste, une montée rapide vers l’aigu, d’abord par degrés conjoints pour finir par un saut de quarte, le tout sur un peu plus d’une octave, avant de redescendre vers la fin de la phrase musicale. Ce passage, qui se répète deux fois, Maria Teresa de Noronha l’effectue avec une grâce féline et une souveraine élégance.

Son art inégalable s’illustre particulièrement dans l’enregistrement que voici, réalisé en mai 1963 lors de la soirée d’adieu d’Alfredo Marceneiro organisée au théâtre São Luís à Lisbonne. Elle y tient chacune des notes aiguës sur une nuance piano qui va même diminuendo, avant de poursuivre, sans pause respiratoire, avec le plus grand naturel. Et cela, en public, hors de la sécurité du studio.

Maria Teresa de Noronha (1918-1993)Fado Pintadinho. José Mariano, paroles ; José António Sabrosa, musique ; Maria Teresa de Noronha, arrangement.
Maria Teresa de Noronha, chant ; Raul Nery & José Fontes Rocha, guitare portugaise ; Joaquim do Vale & Júlio Gomes, guitare ; Joel Pina, basse acoustique.
Enregistrement public : Lisbonne, théâtre São Luís, 25 mai 1963 (soirée d’adieu d’Alfredo Marceneiro).
Première publication : album Grande noite de fados / Alfredo Marceneiro, Maria Teresa de Noronha, Carlos Ramos, Hermínia Silva, … Portugal, Lisboa discos, ℗ 1998.

Prodigieux.

5 commentaires leave one →
  1. Avatar de antoinenaik
    antoinenaik permalink
    4 décembre 2024 17:05

    C’est vrai que sa maîtrise vocale est impressionnante. Ça me rappelle un peu la technique de Caballé, qui atteignait la même grâce dans les pianissimi et diminuendi à l’opéra.

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