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Mísia • Sete luas (Natália Correia)

5 novembre 2022

En dehors d’Amália Rodrigues, qui la recevait lors des tertúlias — ces soirées littéraires et musicales prolongées jusqu’au matin — qu’elle aimait tenir chez elle, Natália Correia (1923-1993), écrivaine féministe, tenant continûment un discours acerbe vis-à-vis du régime salazariste (qui, en retour, ne la tenait pas en odeur de sainteté), n’était guère sollicitée par le fado. Sa riche œuvre poétique est devenue un territoire d’exploration pour les fadistes d’après la Révolution des œillets, à commencer par Mísia.

MísiaSete luas. Natália Correia, paroles ; Renato Varela, musique (Fado Varela).
Mísia, chant ; Manuel Rocha, violon ; Mário Franco, contrebasse ; Ricardo Dias, piano & arrangement.
Enregistrement : Lisbonne, studios Xangrilá, octobre 1997.
Extrait de l’album Garras do sentido / Mísia. France, ℗ 1998.


Há noites que são feitas dos meus braços
E um silêncio comum às violetas.
E há sete luas que são sete traços
De sete noites que nunca foram feitas.

Il y a des nuits faites de mes bras
Et un silence commun aux violettes.
Et il y a sept lunes : sept traces
De sept nuits jamais accomplies.

Há noites que levamos à cintura
Como um cinto de grandes borboletas.
E um risco a sangue na nossa carne escura
Duma espada à baínha dum cometa.

Il y a des nuits que nous portons à la ceinture
Comme un cordon de grands papillons.
Et un trait de sang sur notre chair obscure
Laissé par une épée au fourreau d’une comète.

Há noites que nos deixam para trás
Enrolados no nosso desencanto
E cisnes brancos que só são iguais
À mais longínqua onda do seu canto.

Il y a des nuits qui nous abandonnent
Enveloppés dans notre désillusion
Et des cygnes blancs pareils seulement
À la plus lointaine des ondes de leur chant.

Há noites que nos levam para onde
O fantasma de nós fica mais perto;
E é sempre a nossa voz que nos responde
E só o nosso nome estava certo.

Il y a des nuits qui nous emmènent
Au plus près de notre propre fantôme ;
Et c’est notre voix encore qui nous répond
Et rien n’était certain, sauf notre nom.

Há noites que são lírios e são feras
E a nossa exactidão de rosa vil
Reconcilia no frio das esferas
Os astros que se olham de perfil.

Il y a des nuits de lis et de bêtes fauves
Et notre précision de rose abjecte
Réconcilie dans le froid des sphères
Les astres qui se regardent de profil.
Natália Correia (1923-1993). Há noites que são feitas dos meus braços, extrait de : Dimensão encontrada (1957).
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Natália Correia (1923-1993). Il y a des nuits qui sont faites de mes bras, trad. par L. & L. de Há noites que são feitas dos meus braços, extrait de : Dimensão encontrada (1957).

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