Aller au contenu principal

Les pissenlits

4 juin 2020


Fleur de pissenlit, par Marc Bry (1910-2001), photographe. Photographie négative sur verre. Vers 1930. Source : Médiathèque de la Communauté Urbaine d’Alençon

Hélène DelavaultLes pissenlits. Maurice Boukay, paroles ; Marcel Legay, musique.
Hélène Delavault, chant ; Jeff Cohen, piano et claviers ; Vincent Leterme, claviers ; Jean-Louis Matinier, accordéon ; Yves Prin, arrangements et orchestration ; assisté de Jean-Louis Matinier.
Enregistrement : Paris, Studio Acousti, septembre 1988.
Extrait de l’album La républicaine / Hélène Delavault. France, 1988.

Les pissenlits, paroles de Maurice Boukay (pseudonyme de Maurice Couÿba, 1866 – 1931), musique de Marcel Legay (1851 – 1915), est une chanson extraite du recueil Chansons rouges, publié en 1897 à Paris, avec des illustrations de Théophile-Alexandre Steinlen (1859 – 1923).

  • Consulter dans Wikisource : l’intégralité de Chansons rouges / Maurice Boukay ; musique de Marcel Legay ; dessins de Steinlen, Flammarion, 1897.

Version chantée par Hélène Delavault :

« Des pissenlits ! des pissenlits ! »
C’est la marchande qui brouette
Sa bagnole et sa silhouette,
Et sa voix fait la pirouette,
Comme un clown aux muscles vieillis.
« Qui veut, qui veut de la salade ?
Voici pour votre cœur malade,
Pour votre race en marmelade
Des pissenlits ! des pissenlits ! »

Des pissenlits ! des pissenlits !
Un tel par la reine Marie
Fut cueilli pour la bergerie
De Trianon : quelle féerie !
Où sont les moutons abolis ?
Ça donne du lait aux nourrices,
Ça donne l’ut aux cantatrices
Et des fils aux impératrices,
Des pissenlits ! des pissenlits !

Des pissenlits ! des pissenlits !
Frères germains du prolétaire,
Comme lui, liés à la terre,
On vous écrase : il faut vous taire !
Sitôt bons, vous êtes cueillis.
Serez-vous toujours, sans réplique,
Mis à la sauce hyperbolique,
Royaume, empire ou république
Des pissenlits ! des pissenlits !

Ô pissenlits ! bons pissenlits,
Fruits de douleur, fleurs de roture,
Enfants bâtards de la nature,
Dressez contre qui vous torture,
La dent de vos glaives salis !
Et que si la race porcine
Des tyrans vous mange, assassine,
Qu’enfin, ce soit par la racine,
Ô pissenlits, bons pissenlits !
Maurice Boukay (pseudonyme de Maurice Couÿba, 1866-1931). Les pissenlits, version d’Hélène Delavault.

Poème intégral :

« Des pissenlits ! des pissenlits ! »
C’est la marchande qui brouette
Sa bagnole et sa silhouette,
Et sa voix fait la pirouette,
Comme un clown aux muscles vieillis.
« Qui veut, qui veut de la salade ?
Voici pour votre cœur malade,
Pour votre race en marmelade
Des pissenlits ! des pissenlits ! »

Des pissenlits ! des pissenlits !
Un peu de vinaigre, un peu d’huile,
Ça rend l’estomac moins débile,
C’est très sain, ça purge la bile,
Ça rend clair tous les teints pâlis.
Ça donne du lait aux nourrices,
Ça donne l’ut aux cantatrices
Et des fils aux impératrices,
Des pissenlits ! des pissenlits !

Des pissenlits ! des pissenlits !
Ça vient dans la saison charmante,
Près de la sauge et de la menthe,
Près de la marguerite aimante,
Ça fleurit d’or comme les lys.
Ça porte, en sa feuille légère,
Les mots qu’au berger la bergère
Répond de sa voix mensongère :
Des pissenlits ! des pissenlits !

Des pissenlits ! des pissenlits !
Un tel par la reine Marie
Fut cueilli pour la bergerie
De Trianon : quelle féerie !
Où sont les moutons abolis ?
Et tel autre, après la pairie,
Fut le régal et la frairie
De la bourgeoise confrérie.
Des pissenlits ! des pissenlits !

Des pissenlits ! des pissenlits !
Frères germains du prolétaire,
Comme lui, liés à la terre,
On vous écrase : il faut vous taire !
Sitôt bons, vous êtes cueillis.
Serez-vous toujours, sans réplique,
Mis à la sauce hyperbolique,
Royaume, empire ou république
Des pissenlits ! des pissenlits !

Ô pissenlits ! bons pissenlits,
Fruits de douleur, fleurs de roture,
Enfants bâtards de la nature,
Dressez contre qui vous torture,
La dent de vos glaives salis !
Et que si la race porcine
Des tyrans vous mange, assassine,
Qu’enfin, ce soit par la racine,
Ô pissenlits, bons pissenlits !
Maurice Boukay (pseudonyme de Maurice Couÿba, 1866-1931). Les pissenlits. Dans : Chansons rouges / Maurice Boukay ; musique de Marcel Legay ; dessins de Steinlen, Flammarion, 1897.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :