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İstanbul – Lisboa

26 novembre 2018

J’ai reçu une lettre de Turquie. C’est la première fois de ma vie, je crois. Une lettre électronique, s’entend. Cet événement, pour moi extraordinaire, s’est produit suite à la publication du billet Zafer Güler | Ah gönlüm. Dans sa lettre, mon correspondant m’a fourni la signification exacte de ces trois vers qui forment le refrain de la chanson Ah gönlüm :

Ah gönlüm halden anlamaz
Ah gönlüm kendine sığmaz
Ah gönlüm kal desen durmaz
Hasan Demir. Ah gönlüm.

Voici (j’espère que mon ami turc ne m’en voudra pas de reproduire ici cette partie de sa lettre) :

Ah mon cœur qui ne comprend pas mes états (dans quel état je suis)
Ah mon cœur qui ne peut se contenir
Ah mon cœur qui ne reste pas (avec/auprès de moi) (même si je lui dis de le faire)

Qu’on pourrait rendre approximativement ainsi :

Ah mon cœur qui ne me comprend pas
Ah mon cœur qui ne peut se contenir
Ah mon cœur qui refuse de m’accompagner.

Le thème de ces trois vers évoque immanquablement celui du fado Estranha forma de vida, d’Amália Rodrigues (qui est l’autrice des paroles). Voyez :  « Cœur indépendant / Cœur désobéissant / Tu vis perdu dans le monde / Tu saignes, obstinément / Cœur indépendant. / Je ne t’accompagne plus / Arrête-toi, cesse de battre / Si tu ne sais pas où tu vas / Pourquoi t’obstiner à courir ? / Moi, je ne t’accompagne plus. »

Il existe sans aucun doute un équivalent turc de la saudade.

Amália Rodrigues (1920-1999) | Estranha forma de vida. Amália Rodrigues, paroles ; Alfredo Marceneiro, musique (Fado Bailado).
Amália Rodrigues, chant ; accompagnement de guitare portugaise et de guitare classique (instrumentistes non indiqués). Le premier couplet n’est pas chanté.
Extrait d’une émission de la série Incontro con…, présentée par Lilly Lembo. Italie : RAI, sans date [fin des années 1960?].

Foi por vontade de Deus
Que eu vivo nesta ansiedade
Que todos os ais são meus,
Que é toda a minha saudade
Foi por vontade de Deus.
C’est Dieu qui a voulu
Que je vive dans cette inquiétude
Que toutes les plaintes soient miennes
Que toute la saudade soit mienne
C’est Dieu qui l’a voulu.
Que estranha forma de vida
Tem este meu coração
Vive de vida perdida
Quem lhe daria o condão?
Que estranha forma de vida.
Étrange façon de vivre
Que celle de mon cœur
Vivre une vie d’égarement
Être sans emprise sur soi-même
Étrange façon de vivre.
Coração independente
Coração que não comando
Vives perdido entre a gente
Teimosamente sangrando
Coração independente.
Cœur indépendant
Cœur désobéissant
Tu vis perdu dans le monde
Tu saignes, obstinément
Cœur indépendant.
Eu não te acompanho mais
Para, deixa de bater
Se não sabes onde vais,
Porque teimas em correr?
Eu não te acompanho mais.
Je ne t’accompagne plus
Arrête-toi, cesse de battre
Si tu ne sais pas où tu vas
Pourquoi t’obstiner à courir ?
Moi, je ne t’accompagne plus.
Amália Rodrigues (1920-1999). Estranha forma de vida. Amália Rodrigues (1920-1999). Étrange façon de vivre, traduit de Estranha forma de vida par L. & L.

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