Zafer Güler | Ah gönlüm
Ah gönlüm halden anlamaz
Ah gönlüm kendine sığmaz
Ah gönlüm kal desen durmaz
Hasan Demir. Ah gönlüm.
Je ne sais pas si je l’ai dit : à la rentrée de septembre, je me suis inscrit au cours de turc.
Quelques semaines plus tard on m’a écrit pour m’informer que ce cours n’aurait pas lieu, car en dehors de la mienne, aucune inscription n’avait été reçue. En septembre 2018 j’étais donc la seule personne de cette agglomération de près d’un million d’habitants (948 433 précisément, en 2015, d’après Wikipédia) désireuse d’apprendre la langue turque.
Voilà pourquoi cette langue si étrangère me restera à jamais mystérieuse. C’est une jungle trop compacte, on ne peut pas s’y aventurer seul, on n’arriverait à rien.
Le turc est une de ces langues dites agglutinantes, qui fonctionnent par accumulation. Les noms, les verbes etc. sont comme des tranches de pain sur lesquelles on place un ou plusieurs ingrédients de manière à obtenir des tartines à ceci ou cela, des amuse-gueules, des canapés ou autres. De même que l’huile salée et aillée dont on enduit le pain grillé y pénètre et en modifie la texture, de même un suffixe turc altère le mot dans lequel il se fiche. Ainsi « gönül » signifie cœur ; « gönlüm » : mon cœur.
Le titre de la chanson que voici signifie donc : « Ah mon cœur ». C’est tout. Je n’ai aucun autre renseignement à fournir. Ma connaissance de la langue turque s’arrête là, pour toujours.
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Zafer Güler | Ah gönlüm. Hasan Demir, paroles et musique.
Zafer Güler, chant, guitare, luth ; Fırat Günel, claviers.
Turquie, 2018.
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Essaie le hongrois, c’est aussi une langue agglutinante où « mon » est un suffixe -m
Je crains que cette affaire ne soit l’indice d’un désamour général de la population toulousaine pour les langues agglutinantes. J’envisage d’essayer le polonais — ou de reprendre le russe.