Maria Teresa de Noronha | Fado pintadinho
Voici un fado particulièrement approprié pour un jour de l’Ascension. La voix de Maria Teresa de Noronha, d’une souplesse incomparable, atteint avec une extrême facilité les notes aiguës du Fado pintadinho, qu’elle seule interprète avec une telle agilité. Beaucoup de fadistes ont repris cette musique, avec d’autres textes, mais tous marquent un temps d’arrêt avant de se lancer dans l’arpège ascendant qui est la marque de ce fado.
Maria Teresa de Noronha était la plus grande styliste du fado d’après-guerre. Son timbre de voix n’était pas exceptionnel, et elle se contentait généralement de textes sans grand intérêt. Amália Rodrigues, tout en reconnaissant ses qualités vocales, la trouvait par ailleurs (dans son autobiographie) exagérément bigote. « Elle sentait un peu le bénitier » : je crois que c’est la formule qu’elle emploie. Je n’ai pas le livre sous la main en ce moment, je retrouverai la citation précise.
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Maria Teresa de Noronha (1918-1993) | Fado Pintadinho. José Mariano, paroles ; José Mariano et Maria Teresa de Noronha, musique.
Maria Teresa de Noronha, chant ; accompagnement de guitare portugaise et guitare classique (instrumentistes non mentionnés).
Captation : « Madrugada do Fado », spectacle d’hommage à Alfredo Marceneiro, Lisbonne, Théâtre São Luiz, 25 mai 1963.
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Eu vi outrora o luar
À porta de Santa Cruz
Era o silêncio a rezar
Avé Marias de luz
À la porte de Santa Cruz
Le clair de lune semblait
Un silence récitant
Des Ave Marias de lumière Fiquei na sombra discreta
E murmurei: Que primor!
Não és apenas poeta
Ó luar tu és pintor
Discrète, je me tenais dans l’ombre
Et murmurai : quelle splendeur !
Tu n’es pas que poète
Clair de lune, tu es peintre ! Passou o tempo voltei
Vi a mesma claridade
E fui eu que então rezei
Padre-nossos de saudade
Le temps a passé, j’y suis retournée
C’était la même clarté
Et c’est moi qui ai récité
Des Notre Père de saudade …… José Mariano.
Fado pintadinho.José Mariano.
Fado pintadinho. Traduction L. & L.
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