Pen ar Bed
6 septembre 2015
Pointe de Dinan, Crozon (Finistère, Bretagne), 28 août 2015
Je m’en vais avec les algues.
Viens avec moi.
Marguerite Duras (1914-1996). C’est tout (1995, 1999). Dans : Œuvres complètes IV, Gallimard, impr. 2014 (Bibliothèque de la Pléiade ; 597), ISBN 978-2-07-012230-1, page 1175.
2 commentaires
leave one →
Marguerite s’en va avec les algues et Glenmor revient
voici bien ma terre
La vallée de mes amours
Quand bien même se lève
En fleur de bruyère
La graine d’insoumission
Je retrouve ici ma terre
La vallée de mes amours
En ma chaumière
Se refont les vents du Nord
Traînant dans leur colère
Le duvet des oiseaux morts
Et la sombre demeure
Qui se rit de la pluie
Se refait d’heure en heure
Beauté sans nuage
Et nuages sans oubli
Et voici bien ma terre
La vallée de mes amours
Ce fut la rose de mai
Qui fit partir l’enfant
En quête de nouvelles rosées
Tout est gîte au printemps
Ce fut décembre qui ramena l’oiseau
Aux granges du passé
L’hiver, il n’est qu’un nid
Un visage, un appel
Cette odeur de fumée
Piquée de gel
Et voici bien ma terre
La vallée de mes amours
Voici venir, ailé de nuages
Le sourire d’une mère
Cheveux blancs en bandeau de lumière
C’est bien ici ma terre
La vallée de mes amours
On ne l’écoute plus… C’est étonnant comme c’était « bien écrit ». Quand j’étais jeune (en Bretagne, donc), il me semble qu’on ne l’entendait déjà presque plus, probablement à cause de cette écriture tellement française, justement. C’est qu’Alan Stivell venait de faire irruption, avec le succès qu’on sait.