Vu dans le métro
(celui de Toulouse), ceci : un jeune homme, barbu comme ils le sont presque tous aujourd’hui, sortant de sa poche pour se moucher un mouchoir en tissu, un mouchoir à carreaux comme on en trouvait dans les merceries il y a de cela des décennies. Ce jeune homme, qui lisait un livre en papier (ce qui n’est pas encore une marque de désuétude), à savoir une œuvre de Jung, Carl Gustav — je ne saurais dire laquelle, je n’ai pas réussi à voir le titre du livre —, semblait il est vrai insensible à l’air du temps, je veux dire indifférent à l’observance des signes d’appartenance à la jeunesse contemporaine. La barbe ? Une facilité, non une marque de conformisme.
Ou était-ce une pose ? Car trouver de nos jours des mouchoirs en tissu n’est pas une chose aisée. Ce jeune homme jouait-il le démodé ?
Non, je ne le crois pas. Il aura hérité un stock de mouchoirs d’un aïeul ayant vécu jusqu’à un âge avancé. Ou bien : il est allergique aux mouchoirs en papier. Oui c’est ça.