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Amália Rodrigues — Naufrágio

17 mars 2013

Le thème poétique de Por la mar chica del puerto, cette chanson du répertoire de Mayte Martín (voir le billet précédent), est très voisin de celui de Naufrágio, l’un des plus beaux fados d’Amália Rodrigues pour mon goût, composé pour elle à la fin des années 1960 par Alain Oulman sur un poème simplement intitulé Canção (Chanson) de la Brésilienne Cecília Meireles (1901-1964).

La vidéo ci-dessous est extraite d’un récital télévisé réalisé en 1968, alors que l’album Com que voz dont Naufrágio constitue l’ouverture, et qui est généralement considéré comme le sommet de la discographie d’Amália, n’a pas encore été enregistré (les séances sont datées des 7 et 8 janvier 1969, et l’album ne sera publié qu’en 1970).

Or — fait rarissime dans la carrière d’Amália, surtout à cette époque –, le récital est filmé en playback, sur des enregistrements de studio qui sont restés inédits jusqu’en 2010, date à laquelle Com que voz a connu une nouvelle édition, augmentée de 15 versions inédites de morceaux déjà publiés, et doté d’un riche livret d’accompagnement dont je tire cette information sur ce récital de 1968 (Frederico Santiago, A procura [La recherche], p. 58).

Amália Rodrigues. Naufrágio / Cecília Meireles, poème ; Alain Oulman, musique ; Amália Rodrigues, chant ; Raul Nery, Fontes Rocha, guitare portugaise ; Júlio Gomes, guitare ; Joel Pina, basse acoustique. Captation : émission Estúdio C. Amália, production RTP. Première diffusion : 1968.

Pus o meu sonho num navio
e o navio em cima do mar;
— depois, abri o mar com as mãos,
para o meu sonho naufragar.
J’ai mis mon rêve dans un navire
Et ce navire au dessus de la mer ;
Puis de mes mains, la mer je l’ai ouverte
Afin que sombre mon rêve.
Minhas mãos ainda estão molhadas
do azul das ondas entreabertas,
e a cor que escorre dos meus dedos
colore as areias desertas.
Mes mains sont encore mouillées
Du bleu des vagues entrouvertes,
Et ce bleu qui s’écoule de mes doigts
Colore les plages désertes.
O vento vem vindo de longe,
a noite se curva de frio;
debaixo da água vai morrendo
meu sonho, dentro de um navio…
Le vent se lève, venant de loin
La nuit se courbe de froid ;
Tandis qu’au fond de l’eau mon rêve
Se meurt, prisonnier d’un navire…
Chorarei quanto for preciso,
para fazer com que o mar cresça,
e o meu navio chegue ao fundo
e o meu sonho desapareça.
Je verserai assez de larmes
Pour que la mer grossisse
Et que mon navire en touche le fond,
Et que mon rêve disparaisse.
Depois, tudo estará perfeito;
praia lisa, águas ordenadas,
meus olhos secos como pedras
e as minhas duas mãos quebradas.
Alors, tout sera parfait ;
La plage nette, les eaux calmées
Mes yeux aussi secs que des pierres
Et mes deux mains brisées.
Cecília Meireles (1901-1964). Canção. Dans : Viagem (1939). Cecília Meireles (1901-1964). Canção. Dans : Viagem (1939). Traduction L. & L.

L. & L.

………

Amália Rodrigues
Com que voz (1970). Édition 2010

Amália Rodrigues -- Com que voz. Éd. 2010Com que voz / poèmes de Cecília Meireles, David Mourão-Ferreira, Manuel Alegre, etc. ; Alain Oulman, musiques ; Amália Rodrigues, chant ; José Fontes Rocha, guitare portugaise ; Pedro Leal, guitare,… [etc.]. — Portugal : Valentim de Carvalho ; distribution iPlay, ℗ et © 2010. — 2 CD + 1 brochure de 86 p.

CD 1 (édition originale de Com que voz, 1970) : enregistrement 8 et 9 janvier 1969. CD 2 : enregistrements à des dates diverses, comprises entre 1964 et 1970.

IPlay 1728 2. — EAN 5604931172826. — ISBN 978-989-96348-6-2

Voir la description complète de l’album sur Discogs

3 commentaires leave one →
  1. Fabrice permalink
    27 avril 2013 12:42

    Amalia Rodrigues – Alain Oulman c’est vraiment un des plus beaux tandems de l’histoire de la musique. Que de magnifique fados composés par Alain Oulman (Gaivota, Prece, Naufragio, Alfama …) !!! La musique qui passe avant le début de la chanson est vraiment sympa. Je suis curieux de savoir de quel morceau elle provient ?

    • 27 avril 2013 13:06

      La « guitarrada » du début est, comme souvent, un pot-pourri de plusieurs morceaux. On reconnaît en particulier Amália (texte José Galhardo, musique Frederico Valério) et Sabe-se lá (texte de Silva Tavares, musique du même Frederico Valério).

  2. Fabrice permalink
    27 avril 2013 14:40

    Merci !!!

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