Maria Teresa de Noronha — Fado das horas
Le Fado das horas (Fado des heures) est un de mes préférés parmi les fados classiques. J’adore ce rythme, qui est celui du fado Mouraria.
Tu ne comprends pas ce que je dis, peut-être. Alors voilà : les fados traditionnels, du moins la plupart d’entre eux, relèvent de l’un de ces trois archétypes : le fado menor, le fado corrido, le fado Mouraria. Un jour peut-être je donnerai plus de renseignements là-dessus. Quant au Fado das horas, il se range dans la troisième de ces familles, c’est ce que je disais. Le voici tel qu’il a été créé, par la grande Maria Teresa de Noronha.
C’est un des sommets de la discographie du fado, une merveille.
Fado das horas / Maria Teresa de Noronha, chant ; António José de Bragança, paroles ; José António Barbosa de Guimarães Serôdio, comte de Sabrosa, musique.
Incomparable.
Fado das horas
Chorava por te não ver
Por te ver eu choro agora
Mas choro só por querer
Querer ver-te a toda a horaPassa o tempo de corrida
Quando falas eu te escuto
Nas horas da nossa vida
Tem cada hora um minutoQuando estás ao pé de mim
Sinto-me dona do mundo
Mas o tempo é tão ruim
Tem cada hora um segundoDeixa-te estar a meu lado
E não mais te vás embora
P’ra meu coração coitado
Viver na vida uma hora
António José de Bragança. Fado das horas.Je pleurais de ne pas te voir
À présent c’est de te voir que je pleure
Mais je pleure seulement de vouloir
Vouloir te voir à chaque instantLe temps passe comme l’éclair
Lorsque tu parles, je t’écoute
Et dans le cours de notre vie
Chaque heure n’est qu’une minuteLorsque tu es auprès de moi
C’est comme si le monde m’appartenait
Mais le temps dans sa cruauté
Transforme les heures en secondesJe t’en prie, reste auprès de moi
Ne t’en vas jamais plus
Que dans sa pauvre vie mon cœur
Vive au moins une heure entière !
António José de Bragança. Fado das horas / traduction Lili & Lulu.
Voici une autre version du Fado das horas, par la jeune Carminho (un extrait de Fados, le film si controversé de Carlos Saura) :
Fado das horas / Carminho. Extrait de : Fados / Carlos Saura, réalisation. 2007.
L. & L.
Et moi j’aime les deux versions!
Moi aussi 🙂 J’aime beaucoup Carminho.
Et Maria Teresa de Noronha : c’est la plus grande, avec Amália.
Et moi, c’est le fado menor que je préfère, qui me fait frissonner (arriepar, c’est le mot que je cherchais l’autre jour)dès les premières notes, en souvenir du choc que m’a causé « Ser aquele » la première fois où je l’ai entendu…oui ça me fera plaisir d’en apprendre plus sur les trames musicales..
Et Maria Teresa de Noronha, je connaissais son nom et sa tête mais je crois bien que je ne l’avais jamais entendue, vite vite mon prochain séjour à Lisbonne que je complète mes lacunes ! Sa voix est assurément plus belle et plus pure que celle de Carminho qui a un peu tendance, comme d’autres, à « bêler », notamment dans cet air qui me l’avait fait découvrir dans Fados, mais je trouve qu’elle dégage moins d’émotion que celle qui émane de la jeunesse de Carminho chantant l’amour fou…