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La chanson du dimanche [70]. D’elle à lui

12 janvier 2025

Bon dimanche !

Barbara (1930-1997)D’elle à lui. Paul Marinier, paroles & musique.
Barbara, chant & piano.
Enregistrement : 25 mars 1958.
Première publication : disque 45 t Les amis de Monsieur ; Maîtresse d’acteur ; Veuve de guerre ; D’elle à lui / Barbara. France, ℗ 1958.

Tu me dis, Léon, qu’il faut que j’t’oublie,
Parce que dans que’ques jours, tu vas te marier.
Ce qu’tu m’demandes là, mais c’est de la folie,
Car y a des amours qu’on n’peut oublier.
J’te l’ai toujours dit, tu fus l’premier homme
Qui m’ait, chaste et pure, tenue dans ses bras.
Oui, ça t’fait sourire. Ben souris, mon bonhomme,
Mais ça, c’est une chose qu’une femme n’oublie pas.

Ah oui, j’étais pure ! C’était ridicule.
Des choses de la vie, j’savais rien de rien,
À c’point qu’ toi pourtant qu’est pas un hercule,
Ben, ce que tu m’faisais, j’trouvais ça très bien.
Ah ! T’aurais tout de même pas fait comme ce colosse
Des choses épatantes entre les deux r’pas.
Mais non, mon ami, non je n’suis pas rosse.
Y a tout de même des choses qu’une femme n’oublie pas.

En c’temps là, t’étais pas vêtu comme un prince.
Tu gagnais que’que chose comme cent francs par mois.
Quand on a l’ventr’ creux, on a la taille mince.
J’aime pas les gros hommes, ben, t’étais d’mon choix.
Je m’nais une vie sobre tout autant qu’rangée.
Ah ! Tu t’souviens pas d’ça, maintenant qu’t’es gras !
Ce que j’en ai bouffé, d’la vache enragée
Et ça c’est une chose qu’une femme n’oublie pas,

Ce qui n’t’empêchait pas d’faire des p’tites bombances
Et d’chercher ailleurs un aut’ bien que le tien.
Ah ! Tu m’en as fait voir, et de toutes les nuances
Et tu prétendais même que le jaune m’allait bien !
Et quand je pense que moi, moi, j’étais fidèle.
Dans la vie d’une femme, ça compte.
En tout cas, le cas est assez rare pour que j’me l’rappelle
Et ça, c’est une chose que j’n’oublierai pas.

Et l’jour où j’t’appris qu’j’allais être mère,
Un enfant à nous, mais c’était fabuleux.
Tiens, je l’ai là ta voix, dans l’creux d’mon oreille :
« Ah non, pas d’enfant ! On est assez d’deux ! »
Ah ! Tu t’fichais bien d’ma vie, d’ma souffrance,
C’qui prouve, mon ami, que si t’es mufle, au fond,
C’est pas d’aujourd’hui qu’j’en fais l’expérience
Car il y a des choses qu’une femme n’oublie pas.

Ah ! Puis tiens, tu me rendrais méchante.
Si je r’mue tout ça, c’est que j’ai tant d’peine.
J’croyais qu’on vivrait toujours, tous les deux.
Mais non ! J’irai pas chez toi faire des scènes.
Tu veux t’en aller ? Va t’en, sois heureux,
Mais t’oublier, non. J’t’avoue ma faiblesse.
Songeant au passé, je pleur’rai parfois
Car c’temps-là, vois-tu, c’est tout’ ma jeunesse
Et ça, c’est une chose qu’une femme n’oublie pas.

Paul Marinier (1866-1953). D’elle à lui : ce qu’une femme n’oublie pas : lettre de femme : chansonnette (1898).

2 commentaires leave one →
  1. Avatar de Béatrice Pedot
    Béatrice Pedot permalink
    12 janvier 2025 11:16

    Alors là, quelle découverte ! Je ne l’avais jamais entendue cette chansonnette…

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