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Madrid

1 novembre 2017

Madrid (Espagne), 28 octobre 2017

J’étais à Madrid à la fin de la semaine dernière. Une chaleur anormale, disaient les collègues espagnols : « On va vers l’été » plaisantait l’un.

Madrid (Espagne), 28 octobre 2017

Ce qui frappait, en sortant du métro pour gagner l’hôtel, jeudi après-midi, c’était le foisonnement de drapeaux. Des drapeaux de l’Espagne pendus aux balcons.

Madrid (Espagne), 28 octobre 2017

Tous croient que l’Espagne est un fait de la nature, qu’elle est née avec le monde (c’est aussi ce que croient de la France la plupart des Français).

J’aime bien Madrid.

Pourtant j’y avais la saudade de Lisbonne.

Mísia | A cidade (1991). José Carlos Ary dos Santos, paroles ; Nuno Nazareth Fernandes, musique.
Mísia, chant ; António Chaínho, guitare portugaise ; Carlos Proença, guitare classique ; Pedro Nóbrega, basse acoustique.

Extrait de l’album Mísia / Mísia. Portugal : EMI-Valentim de Carvalho, 1991.

Em Lisboa não morro mas espero
O Tejo a água a ponte e o Rossio.
Em Lisboa não morro mas espero
Um pouco menos Tejo menos frio.

 

À Lisbonne je ne meurs pas, j’attends
Le Tage, l’eau, le pont et le Rossio
Non je n’y meurs pas mais j’y voudrais
Un peu moins de Tage et moins de froid.
Em Lisboa vendendo a minha fruta
De azeite e mel de ódio e de saudade
É dentro de mim próprio que eu tropeço
Num degrau de ternura da cidade.

 

À Lisbonne où je vends mes fruits
De vinaigre et de miel, de haine et de saudade
C’est en moi-même que je trébuche
Sur une saillie de tendresse de cette ville.
Em Lisboa gaivota que navega
No Terreiro do paço por acaso
Eu encontro a dimensão da minha entrega
No aterro, onde me enterro a curto prazo.

 

À Lisbonne, mouette qui navigue
Sur le Terreiro do Paço, par hasard
Je découvre la dimension de mon dépôt
Dans la décharge où je m’ensevelirai bientôt.
Limoeiro, limão* do mar da Palha
Palha podre de tédio rio surpresa
Desta Lisboa de água que só falha
Quando do céu azul sobra tristeza.

 

Citronnier, citron de la mer de Paille
Paille pourrie d’ennui, fleuve surprise
De cette Lisbonne d’eau qui n’échoue
Que lorsque le ciel d’azur déborde de tristesse.
Lisboa meu amor, minha aventura
Em cada beco só uma saída
Alfama, meu mirante de lonjura
Má fama que a nós todos dás guarida.

 

Lisbonne mon amour mon aventure
Tes ruelles n’ont qu’une sortie
Alfama, mon belvédère
Ta mauvaise réputation est notre baume à tous.

Mas esta angustia que eu canto
Lisboa, Lisboa, não vem ao caso!

 


Mais cette angoisse que je chante,
Lisbonne, Lisbonne, est hors de propos.
José Carlos Ary dos Santos (1937-1984).
A cidade
.
* Toutes les interprètes de cette chanson (Mísia, Simone de Oliveira, Maria Armanda) chantent bien « limão » (citron), mais certaines transcriptions du poème portent ici « limo », mot qui désigne à la fois le goémon et la vase et qui serait assez cohérent avec l’inspiration morbide d’Ary dos Santos dans ce texte.
José Carlos Ary dos Santos (1937-1984).
La ville
, traduit de : A cidade par L. & L.

Madrid (Espagne), 26 octobre 2017

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