La promenade
23 février 2014
Un matin, l’envie me prenant de faire une promenade, je mis le chapeau sur la tête et, en courant, quittai le cabinet de travail ou de fantasmagorie pour dévaler l’escalier et me retrouver dans la rue. Dans l’escalier, je fus croisé par une femme qui avait l’air d’une Espagnole, d’une Péruvienne ou d’une créole, et qui affichait quelque majesté pâle et fanée.
Pour autant que je m’en souvienne, je me trouvai, en débouchant dans la rue vaste et claire, d’une humeur aventureuse et romantique qui m’emplit d’aise.
Robert Walser (1878-1956). La promenade, traduit de Der Spaziergang (1917) par Bernard Lortholary. Gallimard, impr. 2013 (L’imaginaire), ISBN 978-2-07-078347-2, page 9.
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