Aller au contenu principal

Comme allant de soi

29 novembre 2013

Montpellier (France), esplanade du Peyrou, 24 novembre 2013

Quel commentaire pour accompagner une photo pareille, prise à la tombée du jour, c’est à dire vers dix-sept heures puisqu’on est déjà fin novembre ?

Quelque chose de sinistre, un lieu commun sur le temps qui passe etc. Trouver des citations dans le genre de celle-ci :

Esperanças de novas alegrias
Não mas deixa a Fortuna e o Tempo errado,
Que do contentamento são espias.
Luís de Camões (1524?-1580). Soneto LXXXIV

Plus d’espoir désormais dans une joie nouvelle,
La Fortune et le Temps trompeur me le refusent,
Ces deux espions jaloux de la félicité.
Luís de Camões (1524?-1580). Soneto LXXXIV. Traduction d’Anne-Marie Quint & Maryvonne Boudoy. Chandeigne, 2011.

Ou compulser Monsieur Songe, toujours enclin à la mélancolie. Ceci mettons :

Pas de vaine révolte. Laisse passer le temps, il te laissera passer.
Robert Pinget (1919-1997). Taches d’encre (1997). Minuit, impr. 1997, ISBN 2-7073-1592-3. Page 73.

C’est rude. De là au fado il n’y a qu’un souffle.

Argentina Santos. Volta atrás, vida vivida / Argentina Santos, chant ; João de Freitas, paroles ; Filipe Pinto, musique (fado Meia noite). Captation : Lisbonne, vers 2010.

Volta atrás vida vivida
Para eu tornar a ver
Aquela vida perdida
Que nunca soube viver
Reviens sur tes pas, vie vécue
Fais-moi voir à nouveau
Cette vie perdue
Que jamais je n’ai su vivre
Voltar de novo quem dera
A tal tempo, que saudade
Volta sempre a primavera
Só não volta a mocidade
Ah pouvoir encore
Revenir à ce temps-là !
Le printemps revient, oui
Mais la jeunesse jamais
A vida começa cedo
Mas assim que ela começa
Começamos por ter medo
Que ela se acabe depressa
La vie commence de bonne heure
Mais à peine commence-t-elle
Que nous vient la peur
De la voir se terminer
O tempo vai-se passando
E a gente vai-se iludindo
Ora rindo ora chorando
Ora chorando ora rindo
Le temps s’écoule
Sur nos illusions
On rit, puis on pleure
On pleure, puis on rit
Meu Deus, como o tempo passa
Dizemos de quando em quando
Afinal, o tempo fica
A gente é que vai passando
Mon Dieu comme le temps passe !
C’est ce qu’on dit quelquefois
À vrai dire le temps reste
Et c’est bien nous qui passons.
João de Freitas. Volta atrás vida vivida.
João de Freitas. Volta atrás vida vivida. Traduction L. & L.

Monsieur Songe écoute. Il ne comprend pas les paroles, mais pas besoin de lui faire un dessin.

Le mystère dit-il, belle occasion de déborder le quotidien. Pourquoi n’est-il plus à la mode ?
Robert Pinget (1919-1997). Charrue (1985). Dans : Monsieur Songe, suivi de Le harnais et Charrue, Minuit, impr. 2011, ISBN 978-2-7073-2158-9. Page 143.

No comments yet

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :