Dans l’attente d’António Zambujo
António Zambujo en répétition. Toulouse, Prairie des Filtres, 15 juin 2012
Passé tout à l’heure par la Prairie des Filtres. Sur scène, António Zambujo et ses musiciens à faire les réglages.
D’abord sa voix, à lui. Des onomatopées d’où tout à coup émerge Não me dou longe de ti. Et puis encore des ti la la wou di dou ; on entend aussi la guitare portugaise, le cavaquinho, la clarinette, dans un apparent désordre. Puis O arraial, presque entier. Et encore des essais séparés, chacun son tour, les autres intervenant parfois, une envolée de la guitare portugaise, un ronflement de la clarinette basse, et puis à un moment, en une seconde, ce chaos se transforme en quelque chose de miraculeux, comme si le concert naissait là devant moi. Il y avait juste les joueurs de boule, et un homme qui regardait lui aussi, et qui écoutait comme moi. Ils ont répété trois ou quatre morceaux.
Je me demande si je n’aime pas les répétitions encore plus que les spectacles eux-mêmes. Même lorsqu’elles s’achèvent elles ne rompent pas cet état d’attente extraordinaire qui précède le spectacle. Au contraire : à ce moment-là cet état devient plus intense encore, puisque les choses sont prêtes, le son est réglé, les instruments, la voix, tout cela dans un équilibre qui doit tenir jusqu’au moment du spectacle. Les lieux sont abandonnés, mais habités d’une espèce de vibration qui est cette attente. Et cette vibration s’éteindra avec la fin du concert, qui est comme une petite mort.
L. & L.
Ho, je rêve d’être à Toulouuuuse… J’ai entendu Zambujo en banlieue parisienne en 2011 : bouleversant ! ça vaut la peine d’attendre…
Il va sûrement revenir !! (Il a été très bien. Très très très bien…)