Lecture grecque du dimanche
Ils se retrouvaient tous les soirs à huit heures. Il montait à Thissío, elle à Monastiràki. Le jeune homme portait un pantalon de velours côtelé, un pull ras du cou, ses cheveux longs librement rejetés en arrière. Dans une main il tenait un paquet de cigarettes, dans l’autre des feuilles dans un classeur. Il prenait la même place, en coin, près de la fenêtre, dans le sens contraire de la marche, l’œil fixé sur les portes coulissantes. Dans quelques minutes, le temps que la rame arrive à Monastiràki, c’est là qu’elle apparaîtrait.
Elle était une femme mûre, jeune d’allure encore, aux cheveux bruns éclaircis par la teinture. Toujours bien peignée, tirée à quatre épingles. Le plus souvent elle portait un petit tailleur vert sombre, assorti à ses yeux. Rarement, par grand froid, elle montait alourdie par un pardessus gris, long et sans grâce, passé de mode, genre capote militaire. Ce vêtement, contrairement aux autres, la vieillissait. Quand elle ne trouvait pas de place tout de suite, elle restait debout patiemment jusqu’à Omònia.
Μένης Κουμανταρέας = Mènis Koumandarèas (1931-….). Η Κυρία Κούλα = La femme du métro (1978) / traduit du grec par Michel Volkovitch.
De deux choses l’une : ou bien tu complètes toi-même, ou bien tu te procures ce livre, qui est court et cinglant.
Quel parti prendre ?
L. & L.
—
Κουμανταρέας, Μένης = Koumandarèas, Mènis (1931-….)
Η Κυρία Κούλα (1978). Français
La femme du métro / Mènis Koumandarèas ; traduit du grec et postfacé par Michel Volkovitch. — Quidam Éditeur, impr. 2010.
69 pages. — (Made in Europe ; 47).
Traduit de : Η Κυρία Κούλα.
ISBN 978-2-915018-46-2
Tiens, je retrouve ce texte que j’ai traduit l’an dernier, c’était peut-être même pour un examen ? Mais je ne dévoile pas la fin !
J’étais sûr que tu le connaissais ! 😉