Sarzana, ici commence l’hiver
Sarzana (Ligurie, Italie), 7 novembre 2010
Sarzana, c’est la dernière ville de Ligurie pour qui vient de Gênes et va vers la Toscane. Une bourgade des environs de La Spezia — dont elle est séparée par les collines escarpées du Montemarcello –, toute proche de l’embouchure de la Magra qui ne fait que l’effleurer sans la regarder. Au Nord, des villages qui se trouvent déjà en territoire toscan la surveillent.
Nous arrivâmes à Sarzana à cinq heures de l’après-midi. […] C’était une petite ville aux rues étroites, sans arbres, aux maisons pauvres, grandes ouvertes, et groupées comme une seule et même demeure — se donnant l’une à l’autre l’ombre nécessaire. La vie y était difficile. Mais la mer était proche — on la sentait dans l’air — à quelques kilomètres, comme une réserve inépuisable de bonheur.
Marguerite Duras (1914-1996). Le marin de Gibraltar (1952). — Gallimard, 2009. (Folio ; 943). ISBN 978-2-07-036943-0. — P. 63-64.
Sarzana (Ligurie, Italie), 7 novembre 2010
Il pleuvait à Sarzana, c’était le début du déluge, le début de l’hiver. Le noir du ciel : un noir irrémédiable.
Parfois, l’hiver on croit qu’il est là pour toujours, que le noir du ciel et les torrents qui s’en déversent sont au-dessus de soi et se déplaceront avec soi, par la suite d’une malédiction.
Sarzana (Ligurie, Italie), 7 novembre 2010
Tu sais ? Comme une malédiction grecque.
L. & L.