Le fado des étrangers. 4, La Grèce (3)
Les Athéniens, on l’a dit, ont leur propre forme de chanson urbaine, le rebetiko (ρεμπέτικο), qui pourrait passer pour leur fado à eux, leur phado (φάντο) comme dit Lula Pena.
Pourtant une chanteuse grecque, une au moins, chante le fado de Lisbonne : Elli Paspala (΄Ελλη Πασπαλά), ici dans un duo avec Duarte, un jeune chanteur de 30 ans originaire d’Évora, au Polis Theater à Athènes. Les paroles réunissent cinq des très nombreux quatrains dans le goût populaire de Fernando Pessoa :
Cantigas de portugueses
São como barcos no mar —
Vão de uma alma para outra
Com riscos de naufragar.Dias são dias, e noites
São noites e não dormi…
Os dias a não te ver
As noites pensando em ti.Tenho vontade de ver-te
Mas não sei como acertar.
Passeias onde não ando,
Andas sem eu te encontrar.Quero lá saber por onde
Andaste todo este dia!
Nunca faz-bem quem se esconde
Mas onde foste, Maria?Quando a manhã aparece
Dizem que nasce alegria.
Isso era se Ela viesse.
Até de noite era dia.Cinco quadras ao gosto popular / Elli Paspala et Duarte, chant ; poèmes de Fernando Pessoa ; musique fado Alfacinha.
Le jeune homme, qui chante un peu comme un folk singer des années 70, lui rend la politesse au cours du même concert, en interprétant To tsigaro (Το τσιγάρο, la cigarette) d’Evanthia Reboutsika (Ευανθία Ρεμπούτσικα) et Eleni Zioga (Ελένη Ζιώγα) :
Χάραξε και δε νυστάζω,
σκέφτομαι τι μου πες χθες
άσε με να σε κοιτάζω
κι άμα ξημερώσει ό,τι θες.Γύρισε να σ’ αγκαλιάσω,
τώρα ξέρω πως δε φταις
άσε με να σε χορτάσω
κι άμα βγει ο ήλιος ό,τι θες.Στο τσιγάρο που κρατώ,
στον ένα μου Θεό
να μη δώσει να ξημερωθώΣτο κορμί αυτό το αγγελικό
στο στόμα που φιλώ
έτσι μια ζωή θα σ’ αγαπώ
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L’aube vient et je n’ai pas sommeil
Je pense à ce que tu m’as dit hier
Laisse-moi te regarder
Et quand l’aube sera là, ce sera comme tu voudras.Tourne-toi que je puisse t’embrasser
Tu n’y peux rien, je le sais
Je veux être plein de toi
Et quand le jour sera là, ce sera comme tu voudras.[Je le jure], à cette cigarette que je tiens,
À Dieu tout-puissant
Qu’Il m’accorde de ne pas vivre un jour de plus[Je le jure], à ce corps d’ange,
À cette bouche que j’embrasse
tant que je vivrai je t’aimerai comme à présent.To tsigaro / Duarte, chant ; Evanthia Reboutsika, musique ; Eleni Zioga, paroles.
Cette chanson figure sur le récent album de Duarte, Aquelas coisas da gente.
L. & L.
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Duarte. Aquelas coisas da gente. — JBJ e viceversa, 2009.
JBJ 0018.09. — EAN 5600363980183.
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Voir aussi : Le fado des étrangers. 4, La Grèce (2)
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