Aller au contenu principal

Fado alexandrino de Joaquim Campos. 4. Amália • Caminhos de Deus

25 mars 2025

Fait suite à :

Dix-neuf : c’est le nombre de morceaux – parmi lesquels Povo que lavas no rio et aussi, pour la première fois, des compositions d’Alain Oulman – enregistrés par Amália au cours des sessions qui ont se sont échelonnées à Lisbonne de 1960 à 1962. Seuls neuf d’entre eux ont été retenus pour le fameux album sans titre surnommé Busto (« Buste ») en référence à l’illustration de sa pochette, publié en 1962. Les dix autres ont été diffusés de manière fractionnée, sur des disques 45 tours ou autres, ou rassemblés en un album intitulé For your delight édité au Royaume-Uni.

Caminhos de Deus, sur la musique du Fado alexandrino de Joaquim Campos, fait partie de ces laissés pour compte. Au Portugal, il figurait sur la face B d’un disque 45 tours mettant en vedette Povo que lavas no rio.

Amália Rodrigues (1920-1999)Caminhos de Deus. António de Sousa Freitas, paroles ; Joaquim Campos, musique (Fado alexandrino de Joaquim Campos).
Amália Rodrigues, chant ; José Nunes, guitare portugaise ; Castro Mota, guitare.
Enregistrement : Lisbonne, Teatro Taborda, entre 1960 et 1962.
Première publication dans le disque 45 t Povo que lavas no rio ; Caminhos de Deus ; Acho inúteis as palavras / Amalia. Royaume-Uni, Columbia, ℗ 1962.

Quis dar-me Deus um fado, um rumo e uma estrada.
Caminhos, eu sei lá aqueles que me deu
Quis dar-me Deus esperança e em tudo fui errada
Talvez porque troquei os seus fados p’lo meu.

Dieu m’a donné un but, un destin, un chemin.
Ses chemins, quels qu’ils soient, je ne les ai pas pris.
Dieu m’a donné l’espoir, mais en tout j’ai failli,
Peut-être pour avoir suivi ma propre voie.
De tudo o que ficou ainda resta acesa
A chama da saudade, estrela já no fim
E nada vale a pena, basta-me esta certeza
Daquele caminho errado traçado para mim.

Dans tout ce qui me reste, seule brûle encore
La flamme de la saudade, étoile presque éteinte.
Plus rien n’en vaut la peine, mais j’ai la certitude
Que ces chemins tracés n’étaient pas faits pour moi.
De tantas ilusões perdidas uma a uma
Surgiu da noite agreste um luto que me amarra
Ficaram-me as esperanças e Deus que mas resuma
Na triste voz do fado e cordas de guitarra.

De mes illusions perdues l’une après l’autre
Est né dans la nuit froide un deuil qui m’envahit.
Il me reste l’espoir ; que Dieu me le révèle
Dans la triste voix du fado et les cordes des guitares.

António de Sousa Freitas (1921-2004). Caminhos de Deus (1962).
António de Sousa Freitas (1921-2004). Chemins de Dieu, traduit de Caminhos de Deus (1962), par L. & L.

Les paroles, d’António de Sousa Freitas (1921-2004), évoquent une forme de révolte, un refus des « chemins de Dieu », et rappellent par exemple ce quatrain de Malmequer pequenino, chanté quant à lui sur une musique joyeuse :

Aquela mulher pecou
por amor se fez fadista
tão longe o fado a levou
que Deus a perdeu de vista.

Attribué à José André dos Santos (1909-1967). Malmequer pequenino.

Cette femme est une pécheresse,
Par amour elle s’est faite fadiste ;
Si loin l’a menée le fado
Que Dieu l’a perdue de vue.

Toujours, il y a la « faute » du fado, destin irrésistible, qui s’oppose à celui assigné par Dieu.

No comments yet

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.