Amália • Menina Lisboa (1958)
Un joli petit « fado-chanson ».
Menina Lisboa (« Mademoiselle Lisbonne ») de Raúl Ferrão (le compositeur de Coimbra, mais aussi du Fado Eugénia Câmara ou encore du Fado Carriche) a été enregistré à Paris durant la période où Amália, qui s’était pour ainsi dire installée dans la capitale française, était sous contrat avec la maison Ducretet Thomson. Il est sorti en 1958 sur un disque 45 tours comportant quatre titres comme ça se faisait alors, intitulé Amália Rodrigues à Alfama en dépit de la présence sur sa face B d’une chanson du Brésilien Dorival Caymmi, Saudade de Itapoã. Ces quatre morceaux, parmi les moins réédités de toute la discographie amálienne, sont disponibles sur le Web grâce à la numérisation du microsillon original par la Bibliothèque nationale de France, qui l’avait reçu à sa parution au titre du dépôt légal.
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Amália Rodrigues (1920-1999) • Menina Lisboa. Amadeu do Vale, paroles ; Raúl Ferrão, musique.
Amália Rodrigues, chant ; instrumentistes non précisés.
Enregistrement : Paris, [1958 ?].
Première publication dans le disque 45 t Amália Rodrigues à Alfama. France, Ducretet-Thomson, ℗ 1958.
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Menina Lisboa,
Você com franqueza
Está muito bonita
Tem olhos gaiatos
Um ar de princesa
Vestida de chita
Que voz tão suave
Que alegra e encanta
Se acaso apregoa
Agora reparo
Você também canta
Menina Lisboa
Mademoiselle Lisbonne,
Franchement,
Vous êtes très jolie
Avec vos yeux rieurs,
Votre air de princesse
En robe chamarrée.
Votre voix suave
Enchante et réjouit
Lorsqu’elle résonne
Et je me rends compte
Que vous savez aussi chanter,
Mademoiselle Lisbonne !
Quem lhe pôs o Tejo aos pés
Com seus barcos enfeitados?
Quem lhe deu as chaminés
Que você tem nos telhados?
E o fumo que sobe
Que todo se apruma
Que rola e que voa
Parece impossível
Você também fuma
Menina Lisboa
Qui a mis le Tage à vos pieds
Avec ses barques décorées ?
Qui a placé sur vos toits
Toutes ces cheminées ?
Et la fumée qui monte
Tout droit dans le ciel,
Qui roule et qui vole
Semble impossible.
Vous savez aussi fumer,
Mademoiselle Lisbonne !
Menina Lisboa
Você é daquelas
Que em noites de lua
Namoram os craveiros
Das altas janelas
Que deitam p’ra rua
E baila no vira
Que vira e não cansa
Pela Madragoa
Agora é que eu vejo
Você também dança
Menina Lisboa
Mademoiselle Lisbonne,
Vous êtes de celles
Qui, les nuits de lune
Courtisent les œillets
Aux fenêtres des mansardes
Qui donnent sur la rue
Vous dansez le « vira »,
Virevoltant sans relâche
Dans la Madragoa
Et je constate
Que vous savez aussi danser,
Mademoiselle Lisbonne !
Você gosta
Já se vê
De um fadinho soluçado
Você tem bem sei porquê
Esse gosto pelo fado
Tão triste e dolente
Ouvi-o agora
Que bem que ele soa
É como lhe digo
Você também chora
Menina Lisboa
Vous aimez,
Ça se voit,
Un petit fado bien plaintif.
Vous avez, je sais pourquoi,
Ce goût pour le fado
Si triste et chagrin
Je viens d’entendre
À quel point il sonne bien
C’est comme je vous le dis :
Vous savez aussi pleurer,
Mademoiselle Lisbonne !… … Amadeu do Vale (Amadeu Augusto dos Santos ; 1898-1963). Menina Lisboa (1958).
Amadeu do Vale (Amadeu Augusto dos Santos ; 1898-1963). Mademoiselle Lisbonne, traduit de : Menina Lisboa (1958), par L. & L.
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