Aller au contenu principal

Fado Raúl Pinto. 2. Ricardo Ribeiro, Fernando Maurício

20 août 2024

Fait suite à :

Ricardo Ribeiro • A porta do coração

Justesse de ton, interprétation véritablement fadiste : Ricardo Ribeiro en 2010. Pour son Fado Raúl Pinto il a choisi un poème du prolifique Carlos Conde (1901-1981), A porta do coração (« La porte du cœur »), qui donne son nom à l’album entier.

Ricardo Ribeiro (né en 1981)A porta do coração. Carlos Conde, paroles ; Raúl Pinto, musique (Fado Raúl Pinto).
Ricardo Ribeiro, chant ; Pedro de Castro, guitare portugaise ; Jaime Santos, guitare ; Joel Pina, basse acoustique.
Extrait de l’album Porta do coração / Ricardo Ribeiro. Portugal, EMI Music Portugal, ℗ 2010.

Feia ou bonita, que importa
Se nos assalta a paixão
Por quem nos sabe vencer,
O coração tem uma porta
E a porta do coração
Abre-se às vezes sem querer!

Belle ou laide, qu’importe
Quand on est accablé d’amour
Pour celle qui a eu raison de nous
Le cœur a une porte
Et la porte du cœur
S’ouvre parfois toute seule.
Cruzei um dia na vida
Com um olhar tanto a preceito
Que me toldou a presença,
Ela não pediu guarida
Mas bateu com tanto jeito
Que entrou sem eu dar licença!

Un jour j’ai croisé
Un regard si parfait
Que je n’ai rien vu d’autre.
Elle n’a rien demandé,
Mais elle a frappé si fort
Qu’elle est entrée sans permission.
O amor é um imprevisto
Faz-nos rir, faz-nos chorar
Faz-nos sofrer e sentir,
O meu coração tem disto
Às vezes quero-o fechar
Mas ele teima em abrir!

L’amour est imprévisible,
Il fait rire, il fait pleurer,
Il fait souffrir et ressentir.
Mon cœur est comme ça.
Parfois je veux le fermer
Mais il s’obstine à s’ouvrir !
Que importa o riso, a traição
Quem ama tudo suporta
O resto não tem valor.
Só quem não tem coração
É que não tem uma porta
P’ra dar entrada ao amor!

Qu’importent le rire, la trahison,
Quand on aime on endure tout,
Le reste n’a pas de valeur.
Celui qui n’a pas de cœur
N’a pas non plus de porte
Pour y faire entrer l’amour !

Carlos Conde (1901-1981). A porta do coração (19??).
Carlos Conde (1901-1981). La porte du cœur, traduit de : A porta do coração (19??), par L. & L.

Fernando Maurício (1933-2003) • Sótão da Amendoeira

Interrogé sur ses influences, Ricardo Ribeiro nomme invariablement Fernando Maurício (1933-2003) comme la principale d’entre elles. Il a d’ailleurs été accusé d’en être un simple épigone, ce qui, à mon avis, est injustifié. Autrefois surnommé « o Rei do Fado » (« le Roi du Fado »), Fernando Maurício a encore ses admirateurs. Pour ma part je préfère le Raúl Pinto de Ricardo Ribeiro à celui de son aîné.

Le texte, lui aussi de Carlos Conde, évoque une mansarde (sótão) située dans la rua da Amendoeira (« rue de l’Amandier »), une voie étroite et pentue du quartier de la Mouraria, à Lisbonne. La mère de la célèbre Maria Severa, la première fadiste dont l’histoire ait retenu le nom, y a demeuré.

Fernando Maurício (1933-2003)Sótão da Amendoeira. Carlos Conde, paroles ; Raúl Pinto, musique (Fado Raúl Pinto).
Fernando Maurício, chant ; Manuel Mendes & Armandino Maia, guitare portugaise ; José Maria de Carvalho, guitare ; José Vilela, basse acoustique.
Première publication dans le disque 45t Quando me sinto só ; O sótão da Amendoeira ; O meu coração parou ; Fado é condão / Fernando Maurício. Portugal, Estúdios, [vers 1970].

Naquele típico sótão
Sob as telhas mais antigas
Da Rua da Amendoeira;
Ainda há traços que denotam
O sabor dado às cantigas
P’la Matilde cantadeira

Dans cette mansarde typique,
Sous les antiques tuiles
De la rue de l’Amandier,
On croit sentir encore
La saveur que la Matilde
Donnait à ses chansons.
Airosa mas inconstante
A Matilde dava ao fado
A graça doutros estilos
No velho café cantante
Que ficava mesmo ao lado
Da estalagem dos Camilos*

Avenante mais inconstante,
Matilde donnait au fado
La grâce d’autres styles
Dans le vieux café chantant
Qu’on trouvait juste à côté
De l’hôtellerie des Pères camilliens*.
No sótão esconso e sujo
Três sombras de porte ufano
Espreitam a Mouraria
As lágrimas dum marujo
Os ciúmes dum cigano
E os remorsos dum rufia

Dans la mansarde bancale et sale
Trois ombres au port altier
Observent la Mouraria
Les larmes d’un matelot,
La jalousie d’un gitan
Et les remords d’un maquereau.
Senti presos os meus pés
Mas desviei o caminho
E quedei-me ali à beira
Só para ver outra vez
Aquele sótão velhinho
Da Rua da Amendoeira

Mes pieds refusaient d’y aller,
Mais j’ai fait le détour
Et je suis resté là
À regarder encore une fois
Cette vieille mansarde
De la rue de l’Amandier.

Carlos Conde (1901-1981). Sotão da Amendoeira (19??).
* L’ordre des Camilliens, ou Ordre des clercs réguliers pour les malades, fondé par saint Camille de Lellis (1550-1614).
Carlos Conde (1901-1981). La mansarde de la rue de l’Amandier, traduit de : Sotão da Amendoeira (19??), par L. & L.
* L’ordre des Camilliens, ou Ordre des clercs réguliers pour les malades, fondé par saint Camille de Lellis (1550-1614).

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.