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Amália Rodrigues • Foi ontem (1958)

9 juillet 2024

Les basses pressions menacent toujours, le système cyclonique n’a pas désemparé. Mais quand même on respire plus légèrement tout à coup, l’atmosphère a perdu de sa lourdeur. Il faut une chanson, la voici.

Une chanson dont les paroles importent peu, avec une mélodie agréable. Foi ontem a, paraît-il, été écrite pour Alfredo Duarte júnior (fils d’Alfredo Marceneiro), qui l’a en effet enregistrée en 1959 (c’est enflé, emphatique, affreux). Les paroles feraient référence à un épisode de sa vie. Je me demande bien pourquoi Amália l’a mise à son répertoire mais, comme toujours, elle en fait quelque chose.

Amália Rodrigues (1920-1999)Foi ontem. Júlio de Sousa, paroles & musique.
Amália Rodrigues, chant ; Domingos Camarinha, guitare portugaise ; Santos Moreira, guitare (d’après Rui Vieira Nery, Pensar Amália, Tugaland, 2009).
Enregistrement : France.
Première publication : disque 45t Saudade vai-te embora ; Faia ; Foi ontem ; Lisboa à noite / Amália Rodrigues. France, Ducretet-Thomson, [1958].

Foi ontem que lembrei o meu passado
O fantasma remorso deu-me um beijo
Só ontem percebi, tudo acabado
À luz crua da vida em que me vejo.

C’est hier que je me suis rappelée mon passé ;
Le fantôme remords m’a touchée d’un baiser.
Hier seulement, au bout de tout, j’ai compris,
À la lumière crue de la vie qui est la mienne.
Um filho desse amor, amor-pecado
No meu pecado vivo se tornou
E chora, e fica triste, sempre que canto este meu fado
Fado de um amor que o amor matou.

Un enfant de ton amour, amour-péché,
Est devenu mon péché vivant ;
Il pleure de tristesse quand je chante mon fado,
Ce fado d’un amour que l’amour a tué.
Foi ontem, como hoje
E sempre, sempre o que há-de vir
Ó Deus, dá-me sossego para dormir.

C’était hier, c’est aujourd’hui
Et c’est toujours, pour tout l’avenir.
Mon Dieu, donne-moi la paix pour dormir.
Foi ontem que fechei os olhos seus
Mas novamente veio a Primavera
E eu que julgava ter fechado os meus
Outro ninho teci com folhas de hera.

C’est hier que j’ai fermé ses yeux,
Mais un nouveau printemps a fleuri
Et moi, qui pensais avoir fermé les miens,
Avec des feuilles de lierre j’ai bâti un autre nid.
Foi ontem que fugiu, outra o levou
Porque será que tudo me castiga?
Porque será que eu canto esta toada, esta cantiga
Que a experiência da vida me ensinou?

C’est hier qu’il est parti avec une autre.
Pourquoi tout est-il châtiment pour moi ?
Pourquoi chanter cette chanson, cette rengaine
Que l’expérience de la vie m’a apprise ?
Foi ontem, como hoje
E sempre, sempre o que há-de vir
Ó Deus, olha por mim, quero dormir.

C’était hier, c’est aujourd’hui
Et c’est toujours, pour tout l’avenir.
Mon Dieu, regarde moi, je veux dormir.

Júlio de Sousa (1906-1966). Foi ontem (1958?).
Júlio de Sousa (1906-1966). C’est hier, traduit de : Foi ontem (1958?), par L. & L.

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