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Carminho • Palma

27 mars 2023

CarminhoPalma. Poème de David Mourão-Ferreira ; Carminho, musique.
Carminho, chant, production ; André Dias, guitare portugaise ; Flávio César Cardoso, guitare ; Pedro Geraldes, guitare électrique ; Tiago Maia, basse acoustique ; João Pimenta Gomes, mellotron.
Enregistrement : Lisbonne, studio Namouche, mars 2022.
Première publication dans l’album : Portuguesa / Carminho. Portugal, Warner, ℗ 2023.

Au début de ce mois, Carminho publiait son sixième album, au titre comme toujours laconique : Portuguesa (« Portugaise »). Au fil de ses enregistrements on la voit abandonner peu à peu sa posture de Sarah Bernhardt du fado et progresser vers un style d’interprétation plus naturel. De ce point de vue, Portuguesa est un pas supplémentaire dans la bonne direction. C’est surtout un très bon album, conçu et réalisé avec intelligence. Beaucoup des musiques sont de Carminho elle-même : toutes sont excellentes, certaines sonnent vraiment comme des fados traditionnels. Telle était certainement l’intention de leur compositrice, qui leur a donné à chacune un nom de fado (« Fado Sophia », Fado flores »), comme pour inviter tout fadiste à les réemployer à sa convenance, selon la coutume. Pour autant Portuguesa ne sent aucunement la naphtaline ni le remugle. En témoigne ce Palma, composé sur un poème de David Mourão-Ferreira (1927-1996), l’un des poètes de prédilection d’Amália. Palma est un choix curieux, tant il ne semble vraiment pas fait pour être interprété en fado. Le résultat est étonnant.


Lisas, as costas da mão;
cerrada, rugosa, a palma:
teu corpo deixou-me a alma
na sombra da confusão.
Lisas, as costas da mão:
mas por dentro, lá por dentro,
que labirinto sangrento
as unhas encontrarão!

Lisse, le revers de la main ;
Dense, rugueuse, la paume :
Ton corps m’a laissé l’âme
Dans un trouble obscur.
Lisse, le revers de la main ;
Mais dedans, mais au-dedans,
Quel labyrinthe saignant
Les ongles trouveront !

Ai, quando a palma se alcança!
Ai, quando a alma se acalma!
Na superfície da palma,
que sorrisos de criança!
Ai! quando a palma se alcança,
logo, no dorso da mão,
veias, nervos, mostrarão:
inquietação, desesperança!

Ah, quand la paume se laisse atteindre !
Ah, quand l’âme se rassérène !
Sur l’étendue de la paume,
Quels sourires d’enfant !
Ah ! quand la paume se laisse atteindre,
Sur le dos de la main,
Veines et nerfs bientôt trahissent :
Inquiétude, désespoir !
David Mourão-Ferreira (1927-1996). Palma, 4e poème de O ciclo dos trinta anos, extrait de Os quatro cantos do tempo (1958).
.
David Mourão-Ferreira (1927-1996). Paume, trad. par L. & L. de Palma, 4e poème de O ciclo dos trinta anos [« Le cycle des trente années »], extrait de Os quatro cantos do tempo [« Les quatre chants du temps »] (1958).

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