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Carlos Ramos • Maria da Graça

29 septembre 2022

Carlos Ramos (1907-1969)Maria da Graça. Artur Ribeiro, paroles & musique.
Carlos Ramos, chant ; Raul Nery, guitare portugaise ; Santos Moreira, guitare.
Portugal, ℗ 1958.


Maria da graça infinda
Era a mais linda das raparigas
Deixava sempre, ao passar
Frescas no ar, lindas cantigas

Marie à la grâce infinie
Était la plus belle des filles ;
L’air résonnait dans son sillage
De chansons fraîches et jolies.

Mas uma tarde abalou
E regressou já noite morta
Desde então, que sina a sua
Dizem na rua de porta em porta

Un certain soir elle est sortie
Et n’est rentrée qu’en pleine nuit.
Dans tout le quartier depuis lors,
On s’apitoie sur son sort.

Já foi Maria da graça
Já teve graça ao passar
E agora quando ela passa
Nem graça tem no andar
Entrou com ela a desgraça
No dia em que ele a deixou
Já foi Maria da graça
Mas só Maria ficou

Elle était Marie de la grâce,
Au pas plein de charme et léger.
Aujourd’hui quand elle passe
Sa démarche a perdu tout attrait.
Le malheur est rentrée avec elle
Cette nuit où il l’a quittée.
Elle était Marie de la grâce
Aujourd’hui elle n’est plus que Marie.

Tem um filhinho pequeno
Muito moreno, que atira ao pai
E adoça um pouco o desgosto
Beijando o rosto de sua mãe

Elle a un fils, un petit garçon,
Très brun, qui ressemble à son père.
Il apaise un peu, par ses baisers,
Le poignant chagrin de sa mère.

Conserva o seu ar infindo
E um fogo lindo nos olhos belos
Mas o sol, quando ela passa
Já não esvoaça nos seus cabelos

Elle a toujours son air d’éternité,
Un feu ardent dans ses beaux yeux,
Mais le soleil, quand elle passe,
Ne joue plus dans ses cheveux.
Artur Ribeiro (1924-1982). Maria da graça (1953).
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Artur Ribeiro (1924-1982). Marie de la grâce, trad. par L. & L. de Maria da graça (1953).

Carlos Ramos (1907-1969), joueur de guitare portugaise et chanteur à la voix suave et légèrement voilée, très maîtrisée, au chant d’une élégance impeccable, s’est surtout illustré dans le fado canção (« fado chanson », comportant un refrain et associant de manière fixe un texte donné à une musique spécialement composée pour lui, contrairement au fado castiço, sans refrain et dont le principe même réside dans l’association libre d’une musique issue d’un catalogue assez limité à tout texte à la métrique adaptée). Certains de ses enregistrements ont connu un très grand succès et on les retrouve aujourd’hui régulièrement dans les compilations de fado (Não venhas tarde, Eu já não sei, Vielas de Alfama, Sempre que Lisboa canta et d’autres).

Maria da graça (1957 ou 1958) est une chanson « réaliste » comme on dirait s’agissant d’une chanson française, dont le texte évoque la tragédie d’une jeune femme abandonnée par son amant après qu’il lui ait fait un enfant. La mélodie (d’Artur Ribeiro, auteur-compositeur-interprète originaire de Porto) a beaucoup de charme, je trouve — notamment dans le refrain.

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