Caetano Veloso | Asa branca
Quando olhei a terra ardendo
Qual fogueira de São João
Eu perguntei a Deus do céu, ai
Por que tamanha judiação
Luiz Gonzaga (1912-1989) & Humberto Teixeira (1915-1979). Asa branca (1947).
Quand j’ai vu la terre brûler
Comme un feu de la Saint-Jean
J’ai demandé au Dieu du ciel
Pourquoi pareil acharnement
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Caetano Veloso | Asa branca. Luiz Gonzaga & Humberto Teixeira, paroles et musique.
Caetano Veloso, chant et guitare.
Extrait de l’émission Discorama. Denise Glaser, production et présentation ; Roland Holliger, réalisation. Société de production : Office de radiodiffusion-télévision française, France, 1972. 1ère diffusion : 10 septembre 1972.
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Cette séquence, diffusée le 10 septembre 1972 sur la première chaîne de la télévision française, est l’une de celles compilées dans le triple DVD consacré à l’émission Discorama, publié par l’INA en 2008. Il manque cependant à cet extrait l’introduction en voix off de Denise Glaser (1920-1983), la créatrice, productrice et présentatrice de l’émission : « Gaetano [sic] Veloso est un des plus merveilleux musiciens du monde. Brésilien, fils d’un employé des postes de Bahia, ville pauvre du nord-est de son pays, il est devenu là-bas plus qu’une idole, un mythe. Liberté d’esprit, ironie, tendresse, désinvolture et talent lui ont valu d’être jeté en prison, puis exilé en 1968. Il vit à Londres au milieu d’un groupe où fleurit une nouvelle vague de théâtre, de cinéma et de musique, véritable renaissance appelée « tropicalisme », du nom d’une de ses meilleures chansons, Tropicália. Regardez, écoutez. J’ai rarement vu une telle concentration, une telle sérénité, émaner d’un visage, d’une voix, où tout a la gravité et la désinvolture de l’essentiel. »
Asa branca est une chanson écrite et composée en 1947 par Luiz Gonzaga, célèbre musicien du Nordeste brésilien, avec la collaboration d’Humberto Teixeira. Elle passe pour l’archétype d’un genre appelé baião, créé précisément par Luiz Gonzaga. D’après l’article que lui consacre le Wikipédia portugais, le baião dérive du lundum, souvent cité comme étant par ailleurs l’une des sources du fado. On n’en sera pas surpris à l’écoute de cette extraordinaire interprétation de Caetano, alors encore presque aux débuts de sa longue carrière.
Le texte évoque l’aridité du sertão, brûlé de chaleur au point de tuer le bétail, d’en chasser les habitants et les oiseaux : Quand j’ai vu la terre brûler / Comme un feu de la Saint-Jean / J’ai demandé au Dieu du ciel / Pourquoi pareil acharnement. / Quel brasier, quelle fournaise / Aucune végétation ne prend / La sécheresse a décimé mon troupeau / Et fait mourir de soif mon alezan. / Et même l’asa branca / S’est envolée du sertão / Alors j’ai dit « adieu Rosinha » / Garde bien mon cœur auprès de toi.
L’asa branca (littéralement : « aile blanche ») est un type local de pigeon.
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Quando olhei a terra ardendo
Qual fogueira de São João
Eu perguntei a Deus do céu, ai
Por que tamanha judiaçãoQue braseiro, que fornalha
Nem um pé de plantação
Por falta d’água perdi meu gado
Morreu de sede meu alazãoPor falta d’água perdi meu gado
Morreu de sede meu alazãoAté mesmo a asa branca
Bateu asas do sertão
Entonce eu disse, adeus Rosinha
Guarda contigo meu coraçãoEntonce eu disse, adeus Rosinha
Guarda contigo meu coraçãoHoje longe, muitas léguas
Numa triste solidão
Espero a chuva cair de novo
Pra mim voltar pro meu sertãoEspero a chuva cair de novo
Pra mim voltar pro meu sertãoQuando o verde dos teus olhos
Se espalhar na plantação
Eu te asseguro não chore não, viu
Que eu voltarei, viu
Meu coraçãoEu te asseguro não chore não, viu
Que eu voltarei, viu
Meu coração
Luiz Gonzaga (1912-1989) & Humberto Teixeira (1915-1979). Asa branca (1947).
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