2 août 2012
BnF (Bibliothèque nationale de France), Paris, 2 août 2012
Réunion à la BnF cet après-midi. Je prends le tgv de 9h24.
Au moment de monter à bord : un très gros homme en forme d’œuf de Pâques un peu affaissé de chaleur. Il transpire comme les aubergines sous l’effet du gros sel. Pressé de trouver sa place, il m’est passé devant. Le diamètre de l’œuf est tout juste inférieur à la largeur de l’allée centrale du compartiment. Avec 2 centimètres de plus : bloqué. (Et dans les hôtels pour se doucher ?)
Je termine mon travail. Je dors un peu.
Abords de Paris : le paysage est fait de nuages et de fils électriques.
Je déjeune dans l’habituel fast-food chic près de la BnF, j’ai un peu de temps. Un groupe de trois hommes américains, costumes gris et cravates – leurs voix, criées. Ils ne prononcent pas just à la façon britannique, ils disent jest, presque jes : I jes told her – et pour ce r final on a l’impression que la langue se retourne et s’enroule comme un rollmops autour d’un cornichon.
Me revient en mémoire un souvenir de près de trente ans peut-être, je ne sais pas ce qui l’amène :
moi, voix jeune : — Allô, la bibliothèque Forney ?
le standardiste, voix jeune : — Elle-même.
J’avais ri, le jeune homme aussi.
J’ai la nostalgie de ma jeunesse, je ne me consolerai pas de sa fuite. Une trahison.
Retour par le tgv de 18h07.
Le paysage est fait de nuages.
L. & L.