Aller au contenu principal

Amália — la dernière interview (1)

19 novembre 2009

Depuis plusieurs jours on peut lire sur le site Portal do fado un entretien entre Amália et Felícia Cabrita, une journaliste  d’investigation connue au Portugal pour une certaine intrépidité. C’est elle qui a révélé la sordide affaire de Casa pia dans les colonnes du magazine O Expresso.

L’entretien, intitulé Amália Rodrigues, a derradeira entrevista (Amália Rodrigues, la dernière interview) est repris du périodique Revista Tabu dans lequel il a été publié le 13 novembre 2009. Dans Portal do fado il est découpé en tranches, quatre pour l’instant. On n’a pas d’information sur la date de l’interview, c’est bien dommage. Était-ce en 1999, ou était-ce avant ? On retrouve des choses déjà lues ailleurs, notamment dans Amália : uma biografia, par Vítor Pavão dos Santos (Lisboa : Contexto, 1987), mais la journaliste cherche pendant un long moment (dans les parties 3 et 4) à éclaircir le positionnement politique de la chanteuse.

Ce qui en ressort, c’est le portrait d’une femme complètement indifférente à la chose politique, cherchant même de propos délibéré à paraître hermétiquement fermée à ces questions, inaccessible, voire obtuse. Le mot même de « politique », on dirait qu’il lui semble obscène.  Elle ne nie pas avoir été élevée au sein d’une famille plutôt bien disposée à l’égard du régime, ni avoir rencontré Salazar lui-même à une ou deux reprises, mais elle refuse en revanche, et avec quelle énergie, qu’on puisse en déduire une quelconque connivence avec ledit régime. Pas plus qu’elle ait été communiste comme on l’a dit aussi. On apprend en revanche que son mari était favorable à Humberto Delgado, ce général de l’armée de l’air qui défia ouvertement Salazar à l’occasion des élections présidentielles de 1958. Et qu’Alain Oulman — qu’elle « adorait » — était « plus communiste que tous les autres [gens « de gauche » qu’elle recevait régulièrement chez elle, comme Ary dos Santos, Natália Correia etc.] Il était maoïste. »

Et pourtant il y a eu Libertação, Abandono (le « fado de Peniche » comme on l’a appelé), la Trova do vento que passa, Meu amor é marinheiro (voir ici). Il y a eu aussi, le lendemain de sa mort, la révélation par José Saramago de son soutien financier au parti communiste du temps de la dictature, chose qui causa une grande sensation.

L. & L.

Amália Rodrigues – a derradeira entrevista (parte 1)
Amália Rodrigues – a derradeira entrevista (parte 2)
Amália Rodrigues – a derradeira entrevista (parte 3)
Amália Rodrigues – a derradeira entrevista (parte 4)
No comments yet

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :