Hermínia Silva (1907-1993)
Elle a une attitude toujours un peu ironique et distanciée, le regard malicieux de celle qui en sait long, et une voix alerte, légèrement granuleuse, un peu gouailleuse pour employer un mot très français. Elle a été l’une des grandes vedettes du fado du siècle dernier, un peu avant Amália dont elle est l’aînée de 13 ans, un peu après Alfredo Marceneiro (né en 1891).
On le sait, Amália a engagé le fado sur une voie nouvelle, par son exigence quant à la qualité des musiques et des textes et aussi parce qu’elle a voulu, consciemment ou non, qu’il y ait une symbiose entre musiques et textes, ce qui n’est pas le cas dans le fado traditionnel qui use abondamment du réemploi de schémas mélodiques et rythmiques (par exemple le Fado menor dont il a été question ici, chanté sur des paroles chaque fois différentes par Amália, Maria Teresa de Noronha et bien d’autres). Cependant, on peut considérer que le terrain a été en quelque sorte préparé par Hermínia Silva. Amália a d’ailleurs constamment mis à son répertoire Velha tendinha, un des « tubes » de son aînée.
Il est dommage qu’on ne trouve pas d’enregistrements d’elle en France, en dehors des compilations, par exemple celles-ci :
Fado : Lisboa-Coimbra 1926-1931. – Frémeaux & Associés, P 1998. – 2 disques compacts + 1 brochure. – Frémeaux FA153. – EAN 3448960215329
Fado : matar saudades. – Wagram music, P 2007. – 2 disques compacts + 1 brochure. – Wagram roots 3127622. – EAN 3596971276225
L. et L.
Hermínia Silva dans Wikipedia (en portugais)