Aller au contenu principal

Nostalgias • Sílvia Pérez Cruz, Mayte Martín, …

12 novembre 2024

Sílvia Pérez Cruz vient de publier un nouvel album en duo avec le guitariste et compositeur argentin Juan Falú. Lentamente (tel en est le titre), présenté la semaine dernière au Théâtre de la Ville à Paris en prélude à une tournée en Espagne et en Amérique du Sud, est constitué d’œuvres latino-américaines de grands maîtres tels que Atahualpa Yupanqui ou Caetano Veloso. Parmi ces œuvres : Nostalgias, un tango.

Sílvia Pérez Cruz (née en 1983) & Juan Falú (né en 1948)Nostalgias. Enrique Cadícamo, paroles ; Juan Carlos Cobián, musique.
Sílvia Pérez Cruz, chant ; Juan Falú, guitare.
Extrait de l’album Lentamente / Sílvia Pérez Cruz ; Juan Falú. Europe, Sony – BMG Ariola, ℗ 2024.

N.B. : Sílvia Pérez Cruz prend parfois quelques libertés avec les paroles et ne chante pas le dernier couplet.

Quiero emborrachar mi corazón
para apagar un loco amor
que más que amor es un sufrir…
Y aquí vengo para eso,
a borrar antiguos besos
en los besos de otras bocas…
Si su amor fue « flor de un día »
¿porqué causa es siempre mía
esa cruel preocupación?
Quiero por los dos mi copa alzar
para olvidar mi obstinación
y más la vuelvo a recordar.

Je veux enivrer mon cœur
Pour oublier un amour fou
Qui, plus qu’amour, est souffrance…
Voilà pourquoi je viens ici,
Effacer d’anciens baisers
Dans les baisers d’autres lèvres.
Si ton amour fut « fleur d’un jour »
Pourquoi me cause-t-il encore
Ce tourment si cruel ?
Je lève mon verre à nous deux
Pour oublier mon obstination,
Mais raviver encore mon souvenir.
Nostalgias
de escuchar su risa loca
y sentir junto a mi boca
como un fuego su respiración.
Angustia
de sentirme abandonado
y pensar que otro a su lado
pronto… pronto le hablará de amor…
¡Hermano!
Yo no quiero rebajarme,
ni pedirle, ni llorarle,
ni decirle que no puedo más vivir…
Desde mi triste soledad veré caer
las rosas muertas de mi juventud.

Nostalgie
D’entendre son rire fou,
De sentir près de mes lèvres
Son souffle comme un feu !
Angoisse
De me sentir abandonné,
De penser qu’un autre, tout près d’elle
Va, là tout de suite, lui parler d’amour !
Mon ami,
Je ne veux pas m’humilier
Ni la supplier, ni pleurer sur elle,
Ni lui dire que je ne peux plus vivre.
Dans ma triste solitude je verrai tomber
Les roses mortes de ma jeunesse.
Gime, bandoneón, tu tango gris,
quizá a ti te hiera igual
algún amor sentimental…
Llora mi alma de fantoche
sola y triste en esta noche,
noche negra y sin estrellas…
Si las copas traen consuelo
aquí estoy con mi desvelo
para ahogarlos de una vez…
Quiero emborrachar mi corazón
para después poder brindar
« por los fracasos del amor »…

Bandonéon, fais gémir ton tango gris !
Peut-être qu’en toi aussi brûle encore
La blessure d’un ancien amour…
Pleure mon âme de pantin
Seule et triste dans la nuit,
Nuit noire et sans étoiles…
S’il est vrai que l’alcool console,
Je suis là avec mon tourment
Pour le noyer, pour en finir.
Je veux enivrer mon cœur
Pour pouvoir trinquer ensuite
À la faillite de l’amour.

Enrique Cadícamo (1900-1999). Nostalgias (1936).
Enrique Cadícamo (1900-1999). Nostalgie, traduit de : Nostalgias (1936), par L. & L.

Le premier enregistrement de Nostalgias, une composition de Juan Carlos Cobián (1896-1953), paroles de Enrique Cadícamo (1900-1999), a été réalisé en 1936 par Carlos José Pérez, dit « Charlo » (1906-1990) — Carlos Gardel étant mort accidentellement l’année précédente.

Charlo (Carlos José Pérez, 1906-1990)Nostalgias. Enrique Cadícamo, paroles ; Juan Carlos Cobián, musique.
Charlo, chant ; con acomp. de guitarras.
Première publication : disque 78 t Nostalgias ; El cantar de los reseros / Charlo. Argentine, Odeon, 1936.

Innombrables sont les reprises de Nostalgias. En voici deux autres, qui ont précédé de quelques années ou davantage celle de Sílvia Pérez Cruz et de Juan Falú. En premier lieu celle d’une autre Catalane, l’extraordinaire Mayte Martín en duo avec le pianiste de jazz, catalan lui aussi, Tete Montoliu. L’enregistrement a été réalisé en public dans le cadre du Festival d’estiu de Barcelona (ou « Festival Grec ») de 1996. Elle non plus ne chante pas le dernier couplet.

Mayte Martín (née en 1965) & Tete Montoliu (1933-1997)Nostalgia [sic]. Enrique Cadícamo, paroles ; Juan Carlos Cobián, musique.
Mayte Martín, chant ; Tete Montoliu, piano ; Horacio Fumero, contrebasse ; Nan Mercader, percussion.
Enregistrement public : Barcelone, Convent de Sant Agustí, 1er, 2 & 3 juillet 1996, dans le cadre du Festival d’estiu de Barcelona Grec 96.
Extrait de l’album Free boleros / Mayte Martín ; Tete Montoliu. Espagne, K Industria, ℗ 1996.

Retour à l’Amérique latine, à l’Argentine même, à Buenos Aires, au cœur du tango avec l’un de ses maîtres : Astor Piazolla. L’enregistrement date du début des années 1960, il a été réalisé par la formation désignée sous le nom de « Astor Piazzolla y su Quinteto ». Le chant, très classique, est assuré par Héctor De Rosas dont on retrouvera la belle voix de ténor dans le premier enregistrement de « l’opéra-tango » María de Buenos Aires, l’un des chefs-d’œuvre de Piazzolla (1968).

Astor Piazzolla y su Quinteto & Héctor De Rosas (1931-2015)Nostalgias. Enrique Cadícamo, paroles ; Juan Carlos Cobián, musique.
Héctor De Rosas, chant ; Astor Piazzolla y su Quinteto, ensemble instrumental.
Première publication : Argentine, 1962 ou 1964 selon les sources.

No comments yet

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.