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Amália Rodrigues • Rosa de fogo

20 décembre 2023

Amália Rodrigues (1920-1999)Rosa de fogo. Poème d’António de Sousa ; Carlos Gonçalves, musique.
Amália Rodrigues, chant ; Carlos Gonçalves & José Fontes Rocha, guitare portugaise ; [Francisco Pérez Andión ?], guitare ; Joel Pina, basse acoustique.
Captation : [Lisbonne, Teatro S. Luís, 5 janvier 1981 ?].
Vidéo : pas d’information.

Rosa de fogo (« Rose de feu ») est le titre du fado, mais le poème sur lequel il s’appuie, publié séparément, se nomme Crepuscular (« Crépusculaire »). Il est l’œuvre d’António de Sousa (1898-1981), poète auquel le fado de Coimbra surtout a emprunté des vers. De lui, Amália a chanté Cravos de papel, mis en musique par Alain Oulman, enregistré en 1969 et paru l’année suivante dans l’album Com que voz ; Procura (« Quête »), musique d’Alain Oulman, enregistré en 1966 mais resté inédit jusqu’en 1997 ; et ce Rosa de fogo, dont aucun enregistrement n’a jamais été publié.

Ce fado, perclus de tristesse comme elle-même l’était alors, dans ces longues années d’amertume qui ont suivi la Révolution des œillets, a fait partie de son répertoire de scène jusqu’au bout. Captée au théâtre São Luís de Lisbonne, probablement le 5 janvier 1981, cette vidéo témoigne d’une des premières interprétations publiques de cette pièce, l’une des plus belles compositions de Carlos Gonçalves, je trouve. Amália, tendue, coiffée comme une pharmacienne de province mais vêtue d’une très élégante robe de scène, a déjà la voix décolorée de ses deux dernières décennies.

Tive uma rosa de fogo
A arder no meu coração.
Ganhou-ma o destino ao jogo
De dias que já lá vão!

Autrefois brûlait dans mon cœur
Une rose de feu,
Gagnée par hasard au jeu
De jours qui ne sont plus !
— Rosa vermelha de esperança,
A estas horas sem cor,
Porque me vens à lembrança
Como um pecado de amor?

— Rose rouge d’espoir,
En ces heures blafardes,
Pourquoi surgir dans ma mémoire
Comme un péché d’amour ?
(Cansados, cansam-me os passos
Que não dei… por me cansar.
Levo, pesados, nos braços
Os restos dum sonho ao mar.)

(Ils me lassent, ces pas si las
Que je n’ai jamais accomplis !
Et voici que je porte à la mer
Les lourds débris d’un rêve.)
Tive uma rosa de fogo
A arder no meu coração.
Ganhou-ma o destino ao jogo
De dias que já lá vão!

Autrefois brûlait dans mon cœur
Une rose de feu,
Gagnée par hasard au jeu
De jours qui ne sont plus !

António de Sousa (1898-1981). Crepuscular. António de Sousa (1898-1981). Crépusculaire, traduit de : Crepuscular par L. & L.

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