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Maria Armanda • Rio Tejo de Lisboa

24 novembre 2023

Voici un souvenir de la Révolution des œillets, cinq mois avant la célébration de son cinquantenaire. Le poème est de Vasco de Lima Couto (voir le billet Fado Súplica. 2. Carlos Macedo • Nasci ao pé do teu mundo), la musique de Mário Moniz Pereira (1921-2016), qui fut athlète de haut niveau, puis entraîneur d’athlétisme et compositeur de fados. Rio Tejo de Lisboa (« Tage, fleuve de Lisbonne ») a été enregistré en 1975 par Maria Armanda dont le chant, athlétique lui aussi, stimule efficacement les tympans les plus paresseux ; en contrepartie, il ne s’embarrasse pas outre mesure de subtilité. Je l’aime beaucoup.

Maria Armanda (née en 1942)Rio Tejo de Lisboa. Vasco de Lima Couto, paroles ; Mário Moniz Pereira, musique.
Maria Armanda, chant ; António Chaínho & Zeferino Ferreira, guitare portugaise ; Júlio Gomes, guitare ; Raúl Silva, basse acoustique.
Première publication : disque 45 t Rio Tejo de Lisboa ; A verdade é como o pão ; Criança negra ; Esta voz que canta em mim. Portugal, 1975.


Rio Tejo de Lisboa
Rua das praias do mar
Aonde os barcos de perto
Vinham de longe a chorar

Tage, fleuve de Lisbonne,
Rue des plages de la mer
Où les bateaux accostaient
Pour décharger leurs larmes.

Rio Tejo, Tejo Rio
Pátria gaivota parada
Vias chegar e dizias
Nada, nada

Tage, Tage fleuve,
Patrie, mouette immobile,
Tu les voyais aborder et disais
Rien, rien.

Afogaste gerações nas ondas dos falsos mitos
A brilhar no sol da noite os nossos gritos
Mas teu nada, Rio Tejo, vestiu as algas dum dia
E foi às praias do mundo mostrar a nossa alegria

Tu as noyé des générations dans les vagues des faux mythes
Tandis que nos cris rayonnaient au soleil de la nuit
Mais ton néant, Tage, un jour se vêtit d’algues
Et s’en fut montrer notre joie sur les plages du monde.

Rio Tejo de Lisboa
Sete colinas de vento
Marinheiro que regressa
Liberto no pensamento

Tage, fleuve de Lisbonne,
Sept collines de vent.
Matelot qui revient
L’esprit enfin libre.

Podes mandar mil recados
Rio que já foste mudo
Porque estamos a chegar
A tudo, a tudo

Tu peux envoyer mille messages,
Fleuve, toi qui te taisais,
Car voici que nous accédons
À tout, à tout.

Que os presos dos mil silêncios
Abriram grades no ar
Para podermos dizer
Rio Tejo, Tejo mar

Les prisonniers aux mille silences
Ont fait céder les grilles
Afin que nous puissions dire
Tage, fleuve, Tage, mer.
Vasco de Lima Couto (1923-1980). Rio Tejo de Lisboa (1975). Vasco de Lima Couto (1923-1980). Tage, fleuve de Lisbonne, trad. par L. & L. de Rio Tejo de Lisboa (1975).

La même année, Carlos do Carmo a proposé une version assez élégante de Rio Tejo de Lisboa dans un enregistrement collectif réalisé en public dans la maison de fados de sa mère Lucília do Carmo, « A Faia ». On arrive à la trouver sur l’Internet (il est techniquement impossible de l’intégrer ici.)

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