Le consul de Boston
«Se lo juro, necesito los papeles».
«No», dijo el cónsul de Boston
«antes que nada, una canción».
Y al llegar al ritornello
cayó fulminado en sus brazos.
Al amanecer abandonó la ciudad.« Je vous le jure, j’ai besoin des papiers. »
« Non, dit le consul de Boston
avant toute chose, une chanson. »
Et au moment du refrain
il tomba foudroyé entre ses bras.
Au petit jour il quitta la ville.
Raoul Ruiz (1941-2011). Rusticatio civitati piratarum (extrait), traduit de l’espagnol (Chili) par Irène Gayraud, présenté par Bruno Cuneo, édition bilingue, Nice, Éditions Unes, 2023. ISBN 978-2-87704-266-6.
………
Carlos Gardel (1890-1935) • Corazón de papel. Alberto Franco, paroles ; Cátulo Castillo, musique.
Carlos Gardel, chant ; Guillermo Barbieri, José María Aguilar & Ángel Domingo Riverol, guitare.
Première publication : Argentine, [1929?].
………
Cuando llegaste al nido, tus ojos soñadores
clavaste en mi muñeca vestida de Pierrot
y alzándola en tus brazos, como una madrecita,
dijiste: « Pobrecita, no tiene corazón ».
Tus manos diligentes hurgaron todo el cuarto
y con un pedacito muy rojo de papel,
un corazón le hiciste, un corazón pequeño,
que clavaste en su pecho con un lindo alfiler.
Quand tu es arrivée, tu as de tes yeux rêveurs
Regardé ma poupée habillée en Pierrot
Et, la levant dans tes bras, tout comme une maman,
Tu as dit : « La pauvre, elle n’a pas de cœur ».
Tes mains diligentes ont fouillé, ont cherché
Et dans un petit bout très rouge de papier
Tu lui confectionnas un cœur, un petit cœur
Que d’une belle épingle tu fixas sur son sein.
Muñequita de trapo
vestida de Pierrot,
nunca tendrá tu pecho,
amores ni ilusión,
nunca podrás vivir
nunca podrás querer,
muñequita de trapo,
corazón de papel.
Ma poupée de chiffon
Habillée en Pierrot,
Tu ne vivras jamais
Ni rêves ni amours,
Jamais tu ne vivras
Jamais tu n’aimeras,
Ma poupée de chiffon
Petit cœur de papier.
Pasaron cuatro meses de sueños y de idilio
y vos, que en ese pecho tenés un corazón,
igual que golondrina volaste hacia otro nido
sin preocuparte nada por lo que atrás quedó.
No importa, pobre cosa de carne pasajera,
te apagarás un día lo mismo que un quinqué
y en cambio mi muñeca será siempre la misma
con su pecho sin alma que hiere un alfiler.
Quatre mois ont passé, de rêves et d’idylle
Et toi, dont la poitrine abrite un cœur qui bat,
Tout comme une hirondelle tu as changé de nid
Sans attention aucune pour ce que tu quittais.
Mais qu’importe, pauvre chose de chair éphémère,
Tu t’éteindras un jour comme une lampe épuisée
Alors que ma poupée restera inchangée,
Avec sa poitrine sans âme blessée par une aiguille.
Muñequita de trapo
vestida de Pierrot,
aunque no tengas alma
te quiero sólo a vos,
pues sé que para siempre
habrás de serme fiel,
muñequita de trapo,
corazón de papel.
Ma poupée de chiffon
Habillée en Pierrot,
Je sais, tu n’as pas d’âme
Mais je n’aime que toi,
Car je sais que toujours
Tu me seras fidèle
Ma poupée de chiffon
Petit cœur de papier.
Alberto Franco (Alberto José Vicente Franco ; 1903-1981). Corazón de papel (1929 ?).
.
Alberto Franco (Alberto José Vicente Franco ; 1903-1981). Cœur de papier, trad. par L. & L. de Corazón de papel (1929 ?).
………
.
.


