Porque me olhas assim • Fausto Bordalo Dias (& Cristina Branco, Camané)
Fausto Bordalo Dias, dit Fausto, né en 1949, est un auteur compositeur interprète actif au Portugal depuis 1969. Bien qu’ayant publié une douzaine d’albums originaux, il est peu connu en dehors de son pays où il jouit d’une grande estime parmi ses pairs : ceux de sa génération (José Mário Branco, aujourd’hui disparu, Sérgio Godinho, Vitorino) comme ses cadets (Marco Oliveira, Ana Moura et d’autres).
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Fausto • Porque me olhas assim. Fausto Bordalo Dias, paroles & musique.
Fausto, chant, guitare ; Rui Luís Pereira, guitare électrique ; Pedro Casais, basse ; João Lucas, claviers ; Eduardo Paes Mamede , flûte ; Tomás Pimentel, trompette ; Edgar Caramelo, saxophone ; Tó Pinheiro Da Silva , programmation des synthétiseurs ; Fernando Molina, percussion ; André Sousa Machado, batterie ; André Sousa Machado, Eduardo Paes Mamede, Fausto, Fernando Molina, João Lucas, Pedro Casais, Rui Vaz, chœurs ; Eduardo Paes Mamede & Fausto, arrangement et direction.
Enregistrement : Lisbonne, studio Namouche, été 1987.
Extrait de l’album Para além das cordilheiras / Fausto. Portugal, ℗ 1987.
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Porque me olhas assim (« Parce que tu me regardes ainsi ») est une belle composition de 1987 reprise par Cristina Branco dans son album Ulisses (2004) et par Camané six ans plus tard (Do amor e dos dias, 2010).
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Cristina Branco • Porque me olhas assim. Fausto Bordalo Dias, paroles & musique.
Cristina Branco, chant ; Ricardo J. Dias, piano.
Vidéo : extrait de l’émission Des mots de minuit, [20??]. Production : France, France 2, [20??].
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Camané • Porque me olhas assim. Fausto Bordalo Dias, paroles & musique.
Camané, chant ; José Manuel Neto, guitare portugaise ; Carlos Manuel Proença, guitare ; Carlos Bica, basse acoustique ; José Mário Branco, direction.
Enregistrement : Portugal, avril-juin 2010.
Extrait de l’album Do amor e dos dias / Camané. Portugal, ℗ 2010.
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Je dois dire que la traduction du texte m’a donné beaucoup de fil à retordre et qu’elle ne figure ici que pour donner une idée générale de l’atmosphère de la chanson. Il se peut que j’aie commis un contresens sur son titre même et sur tous les vers commençant par « porque » — forme qui, en portugais, est employée autant pour l’adverbe interrogatif pourquoi que pour la conjonction parce que. Or le texte original, transcrit du livret d’accompagnement de la compilation de Fausto 18 canções de amor e mais uma de ressentido protesto (2007) est exempt de tout élément de ponctuation — contrairement à celui qui figure dans l’album Ulisses de Cristina Branco, où on a opté pour des formes interrogatives (« Pourquoi me regardes-tu ainsi ? »).
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Diz-me agora o teu nome
Se já dissemos que sim
Pelo olhar que demora
Porque me olhas assim
Porque me rondas assim
À présent dis-moi ton nom,
Puisque nous avons dit oui
Par ce regard qui s’attarde
Parce que tu me regardes ainsi
Parce que tu m’observes ainsi
Toda a luz da avenida
Se desdobra em paixão
Magias de druida
P’lo teu toque de mão
Soam ventos amenos
P’los mares morenos
Do meu coração
Les lumières de l’avenue
Soudain sont éclats de passion,
Sortilèges de druide
Au contact de ta main
De douces brises vibrent
Sur les mers sombres
De mon cœur.
Espelhando as vitrinas
Da cidade sem fim
Tu surgiste divina
Porque me abeiras assim
Porque me tocas assim
Reflétant les vitrines
De la ville infinie,
Tu as surgi, divine,
Parce que tu m’abordes ainsi
Parce que tu me touches ainsi.
E trocámos pendentes
Velhas palavras tontas
Com sotaques diferentes
Nossa prosa está pronta
Dobrando esquinas e gretas
P’lo caminho das letras
Que tudo o resto não conta
Et nous nous sommes dit
De vieux mots idiots, décousus,
Avec nos accents différents.
Nous nous parlons sans cesse,
Indifférents aux rues où nous marchons,
Attentifs au seul trajet de nos paroles,
Car rien d’autre n’existe plus.
E lá fomos audazes
Por passeios tardios
Vadiando o asfalto
Cruzando outras pontes
De mares que são rios
E num bar fora de horas
Se eu chorar, perdoa
Ó meu bem é que eu canto
Por dentro sonhando
Que estou em Lisboa
Et nous étions pleins d’audace
Dans nos flâneries nocturnes,
Errant sur l’asphalte,
Traversant d’autres ponts
Sur des mers qui étaient des fleuves
Et dans un bar, très tard,
Si je pleure, mon amour,
Pardonne-moi : c’est que je chante
En moi-même, en rêvant
Que je suis à Lisbonne.
Dizes-me então que sou teu
Que tu és tudo p’ra mim
Que me pões no apogeu
Porque me abraças assim
Porque me beijas assim
Alors, tu me dis que je suis à toi,
Que tu es toute à moi,
Qu’avec toi je revis
Parce que tu m’enlaces ainsi,
Parce que tu m’embrasses ainsi.
Por esta noite adiante
Se tu me pedes enfim
Um céu de anúncios brilhantes
Vamos casar em Berlim
À luz vã dos faróis
São de seda os lençóis
Porque me amas assim
Et cette nuit qui vient,
Si tu me demandes enfin
Un ciel plein de néons
Marions-nous à Berlin.
À la vaine lueur des phares,
Nos draps seront de satin,
Parce que tu m’aimes ainsi.
Fausto Bordalo Dias (né en 1948). Porque me olhas assim (1987).
.Fausto Bordalo Dias (né en 1948). Parce que tu me regardes ainsi, trad. par L. & L. de Porque me olhas assim (1987).
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