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Une musique inoubliable

6 août 2021

« Boa viagem, Lisboa espera por ti » (Bon voyage, Lisbonne t'attend). Lisbonne (Portugal), belvédère de Senhora do Monte, 17 mars 2011.
« Boa viagem, Lisboa espera por ti » (Bon voyage, Lisbonne t’attend). Lisbonne (Portugal), belvédère de Senhora do Monte, 17 mars 2011.

Les Lisboètes font souvent allusion à un sentiment, une humeur, qu’ils appellent « saudade », que l’on traduit habituellement par nostalgie, ce qui est incorrect. La nostalgie évoque un confort, une indolence que Lisboa n’a jamais connus. Vienne est la capitale de la nostalgie. Lisboa a toujours été trop agitée par les vents pour être nostalgique.
La « saudade », décidai-je en buvant un deuxième café et en observant les mains d’un ivrogne arranger soigneusement l’histoire qu’il était en train de raconter comme s’il classait une pile d’enveloppes, la « saudade » était le sentiment de rage éprouvé au son des mots « trop tard » prononcés trop calmement. Et le fado en était la musique inoubliable. »
John Berger (1926-2017). D’ici là, traduit de Here is where we meet (2005) par Katya Berger Andreadakis. Éd. de l’Olivier, impr. 2005, © 2006, ISBN 2-87929-483-5. Page 22.

Amália Rodrigues (1920-1999)Na esquina de ver o mar. Luís de Macedo, paroles ; Alain Oulman, musique.
Amália Rodrigues, chant ; Domingos Camarinha, guitare portugaise ; Castro Mota, guitare classique. Enregistrement : Paço de Arcos (Portugal), studios Valentim de Carvalho, 1964.
Extrait de l’album Fado português / Amália Rodrigues. Portugal, Edições Valentim de Carvalho, ℗ 1965.


Foi no outeiro da Graça
Na esquina de ver o mar.
Quanta é tristeza, desgraça
Que finge alegria e passa
Pelas ruas a cantar.

C’était sur les hauteurs de la Graça,
À l’endroit d’où l’on voit la mer.
Comme la tristesse est infortune,
Quand elle feint la joie et qu’elle passe
Par les rues en chantant !

Foi no outeiro da Ajuda,
Na esquina de ver o Tejo.
Quem é triste não se iluda,
Que essa tristeza não muda,
Mesmo que mude o desejo.

C’était sur les hauteurs d’Ajuda,
À l’endroit d’où l’on voit le Tage.
Les tristes sont sans illusion,
Car leur tristesse demeure
Même si change le désir.

Foi no outeiro do céu,
A olhar o mar e o rio,
Que uma noite aconteceu
Que um sonho que era só meu
Passou por mim, mas perdi-o.

C’est sur les hauteurs du ciel,
Alors que je regardais la mer et le Tage,
Qu’une nuit un rêve m’a visitée,
— Un rêve qui n’était qu’à moi,
Et que je n’ai pas su retenir !
Luís de Macedo (1925-1987). Na esquina de ver o mar (1962?).
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Luís de Macedo (1925-1987). À l’endroit d’où l’on voit la mer, trad. par L. & L. de Na esquina de ver o mar (1962?).

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Lisboa (Portugal), Palácio dos Marqueses de Fronteira = Lisbonne (Portugal), Palais des marquis de Fronteira, 10 mars 2012.

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