Ayant perdu les témoins de sa splendeur
Le livre : Henri Michaux, Plume ; précédé de Lointain intérieur, nouvelle éd. revue et corrigée, Gallimard, impr. 1972, avec un marque-page représentant Amália Rodrigues.
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Quittant le balcon où défilait le Monde, quand il faut rentrer sans arcades, dans la gueule froide de la journée grignoteuse, devant les centaines de boîtes qu’il faut remplir précipitamment, quand il faut quitter le grand vide admirable où l’on avait séjour…
Tristesse du réveil !
Il s’agit de redescendre, de s’humilier.L’homme retrouve sa défaite : le quotidien.
Ayant perdu les témoins de sa splendeur, il ne sait que dire. Il peut même passer pour un imbécile, un médiocre, un homme de rien, cependant qu’il y a peu d’instants encore, il se trouvait entre les Majestés, lui-même sur un trône, parmi les souverains masqués et qu’en grande pompe le suivaient ses gens, tandis que s’élevant toujours plus haut, plus haut encore, il abordait à la plate-forme suprême, où, seul, le son des grandes trompettes de la victoire pouvait le rejoindre.
Henri Michaux (1899-1984). L’insoumis (fragment). Extrait de : Lointain intérieur (1938). Dans : Plume ; précédé de Lointain intérieur, nouvelle éd. revue et corrigée, Gallimard, impr. 1972.
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Com que voz chorarei meu triste fado?
Attribué à Luís Vaz de Camões (1524?-1580).De quelle voix pleurerai-je mon triste sort ?
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Amália Rodrigues (1920-1999) • Com que voz. Poème attribué à Luís de Camões ; Alain Oulman, musique.
Amália Rodrigues, chant ; José Fontes Rocha, guitare portugaise ; Pedro Leal, guitare classique ; José Fontes Rocha, arrangements. Enregistrement : janvier 1969.
Extrait de l’album Com que voz, nouvelle édition « remastered ». Portugal : Edições Valentim de Carvalho, ℗ et © 2019.
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