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Paco Ibáñez canta a los poetas latinoamericanos (2012)

3 mars 2013

Extraits disponibles sur le site officiel de Paco Ibáñez

Ces chansons, composées par Paco Ibáñez sur des poèmes d’auteurs latino-américains (Pablo Neruda, César Vallejo, Alfonsina Storni, Rubén Darío, Nicolás Guillén) ont déjà pour beaucoup été enregistrées par lui autrefois, et elles sont parmi les plus belles qu’il ait composées. Encore que ça n’ait pas grand sens de dire ça : il n’y a pas de déchet dans l’œuvre de Paco Ibáñez, rien de secondaire, rien qui ait été fait sans soin ou sans inspiration. Les mélodies de celles-ci sont peut-être plus mélancoliques que d’autres, surtout celles écrites sur les textes de Neruda, eux-mêmes assez tristes.

Il en va de la voix comme des traits du visage : le passage du temps l’attaque. Cependant dans la vieillesse certains visages résistent et continuent de tenir bon pour l’essentiel, structures solides. Voilà ce qu’il en est de la voix de Paco Ibáñez (né le 20 novembre 1934) : le souffle a un peu faibli, le timbre s’est patiné, mais non l’éclat de la conviction, ni la présence, toujours aussi vibrante. Écouter cet album, c’est comme retrouver ses parents après une longue séparation, les retrouver changés, mais encore impatients de vivre.

C’est Neruda lui-même qui avait demandé à Paco Ibáñez de chanter ses poèmes. Il y en avait eu six en 1977, extraits de Veinte poemas de amor y una canción desesperada (Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée). Les revoici tous, augmentés d’un septième (La muerte de Melisenda), avec de nouveaux arrangements. Et vraiment, c’est bouleversant d’entendre cet homme de 78 ans chanter encore

Puedo escribir los versos más tristes esta noche.
Escribir, por ejemplo: « La noche está estrellada,
y tiritan, azules, los astros, a lo lejos ».
[…]
Porque en noches como ésta la tuve entre mis brazos,
mi alma no se contenta con haberla perdido.

Je peux cette nuit écrire les vers les plus tristes.
Écrire par exemple : « La nuit est étoilée,
et les astres grelottent, bleus, dans le lointain.
[…]
Parce que par des nuits comme celle-ci je la tenais dans mes bras,
mon âme ne peut trouver la paix en raison de sa perte.

Ou bien « Juventud divino tesoro / ¡ya te vas para no volver! » (Jeunesse, divin trésor / voilà que tu t’en vas pour ne pas revenir !), du nicaraguayen Rubén Darío (1867-1916). Magnifiques sont les deux chansons sur des poèmes de l’argentine Alfonsina Storni (1892-1938), celle dont la célèbre Alfonsina y el mar, interprétée entre autres par Mercedes Sosa, évoque le suicide.

Et toujours cette diction admirable, ce respect absolu de la langue. À la fin de chaque plage on a envie d’applaudir, avec les yeux qui piquent.

Cet album est en outre un bel objet de carton qui se déplie en accordéon, dont toutes les faces sont décorées d’une peinture de Claude Viallat, de Nîmes.

Paco Ibáñez. Puedo escribir los versos más tristes esta noche / Pablo Neruda, poème ; Paco Ibáñez, musique, chant, guitare. Vers 2008.

L. & L.

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Paco Ibáñez
Paco Ibáñez canta a los poetas latinoamericanos (2012)

---Paco Ibáñez canta a los poetas latinoamericanos / Pablo Neruda, César Vallejo, Alfonsina Storni, Rubén Darío, Nicolás Guillén, poèmes ; Paco Ibáñez, musiques, chant, guitare ; César Stroscio, bandonéon ; François Rabbath, contrebasse ; Gorka Benítez, saxophone ; Michael Nick, violon ; Iñaki Urrutia, charango ; Julián Córdoba, guitare, chant ; Esteban Vélez, guitare. — Barcelona : A Flor de Tiempo, ℗ et © 2012.

A Flor de Tiempo 1012201. — EAN 8437010122019

Internet :

Paco Ibáñez — Site officiel
Paco Ibáñez, chanteur et guitariste, Émission Les traverses du temps, Marcel Quillévéré, prod., France Musique, 25 janvier 2013.
Véronique Mortaigne. A 78 ans, Paco Ibañez galope toujours en liberté, Le Monde (en ligne), 29 janvier 2013.

2 commentaires leave one →
  1. denise permalink
    3 mars 2013 20:22

    je conseille cette émission en réécoute sur france musique

    http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/traverses-temps/emission.php?e_id=100000060&d_id=515005873&arch=1

    Paco Ibanez toujours égal à lui-même, je l’ai vu à Luxey cet été, le même talent et cette indignation toujours présente, vivifiant!

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