La Douarneniste
Je ne donne pas signe de vie depuis déjà quelque temps : ce n’est pas que je sois fâché, du moins pas contre toi. C’est que toute la vie disponible était engagée ailleurs : je finis de déménager.
Déménager est une entreprise déconcertante, angoissante, épuisante. Tu me trouverais désaxé.

Entre les livres encore non rangés le Senhora da noite de Mísia, acheté hier, que je n’ai pas encore pu écouter.
Le nouvel appartement est plus petit que l’ancien, cela de beaucoup. Un 3 pièces banal dans un immeuble de 1956, 3e étage sans ascenseur — et sonore avec ça. Mais lumineux, avec une vraie cuisine où on peut tout faire. Il me plaît, il m’est sympathique. (J’aurai peut-être changé d’avis avant Noël.)
Pour lui j’ai quitté un grand rez-de chaussée cossu, des sols superbes, carreaux de ciment peints, parquet splendide, donnant sur un petit jardin. Mais très sombre et accablé d’une propriétaire infernale, selon moi à demi timbrée. Je m’y sentais cerné, je ne pouvais pas y vivre. Je l’appelais le terrier.
Je ne crois pas en avoir fait de photos. Seulement celle-ci avant de partir :
La Douarneniste dans la cuisine du terrier.
L. & L.

