Rincasare
Fiesole (Toscane, Italie), 1er janvier 2011
Retour d’Italie.
Enclencher à nouveau l’affreuse mécanique du quotidien, — il pleut encore, cette ville de Montpellier c’est du gris et de l’eau depuis que je m’y trouve. La station du tram, stade Philippidès (Montpellier, l’égale des cités antiques : Athènes, Olympie, Sparte, Corinthe, Montpellier, la même aristocratie probablement).
Dans le tram un homme est assis, 45 ans d’après son visage, cheveux clairsemés coupés courts, barbe grisonnante taillée avec netteté, lunettes à verres rectangulaires sans monture, discrètes, posées sur un nez bénin : un visage sans aspérités, sans relief, sans attrait si ce n’est la revendication flagrante de sa banalité. Flagrant : palese en italien, les mots me viennent d’eux mêmes maintenant que je n’en ai plus l’usage. Un genre de parka de couleur foncée, du marine ou du noir, une écharpe d’un bleu éteint croisée impeccablement sous les revers du pardessus ; entre les jambes, tenu verticalement, un parapluie à petits carreaux de plusieurs nuances de gris bleu. Le pantalon est en jeans, mais une extravagance, une pièce en losange est rapportée sur chaque genou. Les mains ont 50 ans au moins (elles disent la vérité, plus que le visage). L’auriculaire droit est cerclé d’une large bague en argent, idem du pouce gauche. Dans l’échancrure formée par l’écharpe, juste au-dessus du col du chandail gris clair, un collier en cuir noir clouté bien ajusté au cou.
Florence (Toscane, Italie). La cathédrale Santa Maria del Fiore et le Palazzo vecchio vus depuis la costa San Giorgio, 28 décembre 2010
Qu’est-ce qu’elle va être, cette année 2011 ?
L. & L.