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Cristina de Sousa • Meu amor (poème de Florbela Espanca)

29 juillet 2020

La poésie de Florbela Espanca (1894-1930) s’est exprimée à travers un grand nombre de pièces souvent exaltées. L’an dernier, à l’occasion du 125e anniversaire de sa mort, a été publié un recueil de 18 de ses sonnets (sa forme de prédilection), accompagnés de leurs enregistrements mis en musique et chantés dans le style du fado. 9 d’entre eux sont extraits d’albums pré-existants (on y trouve quelques noms prestigieux : Mísia, Gisela João, Katia Guerreiro et d’autres), les 9 autres ayant été réalisés spécialement. Les voix sont toutes féminines – un parti-pris revendiqué par les promoteurs du projet, comme si la poésie de Florbela ne ne pouvait être investie, vécue, que par des femmes.

En voici un extrait, interprété par Cristina de Sousa, une fadiste dont je ne sais rien, sinon qu’elle se produit généralement à Porto et dans sa région.

Cristina de SousaMeu amor. Sonnet de Florbela Espanca ; Samuel Lopes, musique.
Cristina de Sousa, chant ; Ricardo Parreira, guitare portugaise ; André M. Santos, guitare ; Rodrigo Serrão, contrebasse.
Extrait du CD accompagnant le livre O Fado / Florbela Espanca. Portugal, SevenMuses MusicBooks, ℗ 2019. [Voir dans Discogs].


De ti somente um nome sei, Amor.
É pouco, é muito pouco e é bastante
Para que esta paixão doida e constante
Dia após dia cresça com vigor!

De toi je ne connais qu’un nom : Amour.
C’est peu, très peu, et c’est assez
Pour que cette passion folle et constante
Prenne vigueur de jour en jour !

Como de um sonho vago e sem fervor
Nasce uma paixão assim tão inquietante!
Meu doido coração triste e amante
Como tu buscas o ideal na dor!

Comme d’un rêve vague et sans ferveur
Peut naître une passion troublante !
Mon cœur égaré, triste et fou d’amour,
Comme tu cherches l’idéal dans la douleur !

Isto era só quimera, fantasia,
Mágoa de sonho que se esvai num dia,
Perfume leve dum rosal do céu…

Tout cela n’était que chimère, extravagance,
Tristesse que laisse au matin le rêve évanoui,
Léger parfum d’un rosier céleste…

Paixão ardente, louca isto é agora,
Vulcão que vai crescendo hora por hora…
Ó meu amor, que imenso amor o meu!

À présent tout ceci est passion ardente et folle
Volcan qui grandit d’heure en heure…
Ô mon amour, quel immense amour que le mien !
Florbela Espanca (1894-1930). Meu amor.
.
Florbela Espanca (1894-1930). Mon amour, trad. par L. & L. de Meu amor.
NB : Dans le fado, les strophes 2 et 3 sont inversées.

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